La Commission Parlementaire des Fonds Publics a convoqué huit Ministres pour ce mois de Mai

La Commission Parlementaire des Fonds Publics (PAC) a convoqué huit Ministres pour ce mois de Mai afin qu’ils donnent des explications au suivi des recommandations qui ont été émises après l’examen des Rapports de l’Auditeur Général sur quatre ans, selon le Président de PAC, Valens Muhakwa.

Les Ministres feront la lumière sur les recommandations faites par les Députés pour les années 2014/2015; 2015/2016; 2016/2017; et les Rapports de l’Auditeur Général 2017/2018.

Sont notamment convoqués les Ministres  en charge de l’Education, Agriculture, Finances et  Planification économique, Justice, Santé, Fonction Publique et Travail, Infrastructures.

«Nous recevons un rapport du Premier Ministre et nous vérifions par recoupement pour voir quelles recommandations ont été entièrement mises en œuvres, lesquelles ont été partiellement mises en œuvre ou d’autres qui n’ont pas mises en œuvre du tout. Nous examinerons les deux derniers », a-t-il dit.

Il a cité l’exemple du Ministère de l’Infrastructure qui se présentera avec à ses côtés les responsables de la Société de l’Eau et de l’Assainissement (WASAC) et du Rwanda Electricity Group (REG) pour faire la lumière sur la recommandation du Parlement demandant la refonte du programme de biogaz, car il n’a pas été bien étudié. Ce Ministère et ces compagnies avaient le délai d’Avril 2020 pour avoir élaboré un nouveau plan et les membres du PAC s’attendront à une mise à jour sur la situation actuelle.

Poursuivre les infractions : le Parquet Général a  traité des cas liés au Rapport de l’Auditeur Général de 2017-2018. Selon les chiffres, l’accusation a traité 92 dossiers liés à ce Rapport, et quelques 537 millions Frw perdus dans le cadre de détournements de fonds ont été restitués avant que certaines des affaires ne soient jugées.

Lors de la présentation de son Rapport au Parlement pour l’exercice qui s’est terminé le 30 juin 2018, l’Auditeur Général Obadiah Biraro a indiqué qu’environ 5,6 milliards Frw avaient été gaspillés ou escroqués entre 2017 et 2018.

À l’époque, Biraro a  souligné que cette observation était basée sur ses audits et qu’il y avait des constatations transversales de dépenses irrégulières sous la forme de dépenses non justifiées, de dépenses partiellement financées, de dépenses inutiles, de dépenses non autorisées et de fonds détournés ou utilisés frauduleusement.

Le Parquet Général s’est également penché sur les problèmes soulevés par Biraro dans son Rapport 2018-2019. Bien que le parquet ait reçu 95 dossiers, il en a déposé 36 auprès des tribunaux et 59 sont toujours pendants.

L’accusation a également pu récupérer 101 millions Frw avant que certaines affaires ne soient portées devant les tribunaux.

Trouver des solutions : Que peut-on faire pour résoudre le problème récurrent de corruption et de détournement de fonds?

L’Auditeur Général Obadiah Biraro a déclaré que le leadership devrait s’accompagner de la responsabilité, et que ceux qui ont la responsabilité de débourser les fonds publics devraient être dépouillés de ces responsabilités et chargés de rembourser les sommes perdues.

«Vous devez avoir une application. Il y a des règles et si vous allez à leur encontre, vous devriez en subir les conséquences. Il n’y a pas d’autre issue que des poursuites. Il n’y a pas de raccourci », a-t-il mis en garde.

En juillet de l’année dernière, le Ministre de la Justice, Johnston Busingye, a déclaré que le Gouvernement avait engagé des poursuites pour récupérer 11 milliards Frw qu’il espérait récupérer à partir des procès qu’il a gagnés dans des dossiers de corruption et de mauvaise gestion des fonds publics.

«Les Rwandais avaient une culture et une mentalité de ne pas ressentir le besoin de payer lorsqu’ils devaient au Gouvernement. Nous avons décidé que cela ne pouvait pas perdurer et nous avons dressé une liste de tous ceux qui doivent de l’argent au Gouvernement », a-t-il