La FAO a lancé à Kigali un projet qui développe des stratégies pour réduire les vulnérabilités face au changement climatique

Groupe photo des particicipants au lancement du Projet

Par André Gakwaya;

Kigali: La FAO a lancé à Kigali un projet qui développe des stratégies pour réduire les vulnérabilités face au changement climatique, et ce projet appelé « Technical Coopération Project» ou TCP en sigle, sera mis en œuvre pendant deux ans au Rwanda, Djibouti, et Burundi où son lancement a eu lieu il y a deux jours.

Parlant au nom de David Phiri, Coordinateur sous-régional pour l’Afrique de l’Est et Représentant de la FAO au sein de l’Union Africaine (UA) et de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), le Représentant de la FAO au Rwanda, Gualbert Gbehounou, a souligné que ce projet vise a réduire les vulnérabilités climatiques dans le secteur agricole.

Le Représentant de la FAO au Rwanda, Gualbert Gbehounou, et Emile Ruzibiza, chef du Département Protection du sol, Irrigation, Recherche et Transfert des Technologies au sein de RAB, lancent le Projet

«Comme vous le savez, la sous-région de l’Afrique de l’Est subit de manière récurrente les effets de la variabilité du climat, exposant le secteur agricole et la sécurité alimentaire à d’énormes défis. À titre d’illustration, le nombre moyen de personnes touchées par la sécheresse au cours d’une décennie a été multiplié par sept entre 1981 et 2011, dépassant les 157 millions en l’espace de quatre décennies, et ce nombre continue d’augmenter. Les inondations et les glissements de terrain sont également fréquents et, bien qu’ils touchent moins de personnes, ils ont fait plus de victimes et causé plus de dégâts à l’infrastructure et aux moyens de subsistance de la population», a-t-il indiqué.

Il a ajouté que sur la base d’analyses des problèmes susmentionnés et de consultations avec plusieurs partenaires et parties prenantes, la FAO a publié un rapport en 2017 sur l’intégration de la réduction des risques liés au climat dans les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation en Afrique de l’Est. Parmi les principales recommandations visant à résoudre ces problèmes, il a été jugé approprié de s’attaquer aux contraintes pesant sur les ressources naturelles, en particulier la terre et l’eau.

«Ces contraintes affectent les potentiels de subsistance qui dépendent de l’agriculture et de l’élevage, notamment sous la forme de pénurie d’eau dans les terres agricoles montagneuses comme au Rwanda. En outre, dans la plupart des pays de la sous-région, la croissance démographique aggrave la rareté des ressources naturelles, quelles que soient les zones agro-écologiques, en raison de la forte dépendance de la population rurale vis-à-vis de l’agriculture pluviale. Aborder les problèmes susmentionnés de manière durable nécessite la mobilisation de ressources financières substantielles, ce qui nécessite à son tour une programmation fondée sur des données factuelles. Malheureusement, les preuves restent limitées pour informer de tels programmes dans les secteurs de l’agriculture et du changement climatique en Afrique de l’Est. Pour faciliter un tel résultat, ce projet produira des informations de base pertinentes pour une meilleure adaptation du secteur agricole aux défis climatiques de la sous-région», a-t-il poursuivi.

Ce projet sera mis en œuvre dans trois pays qui représentent des opportunités uniques pour la sous-région de l’Afrique de l’Est, respectivement en ce qui concerne la salinité et l’aridité des terres, les défis de la gestion durable des paysages de montagne et le développement durable de l’irrigation dans les terres agricoles de haute altitude.

Les informations à produire constitueront une référence importante pour la mobilisation de ressources supplémentaires afin de relever les défis susmentionnés, non seulement dans les communautés concernées par le projet, mais également dans des zones agro-écologiques similaires dans les pays et la sous-région de l’Afrique de l’Est.

«Cet atelier est donc une occasion de sensibiliser le public au projet, de tirer parti des expériences de chacun dans le cadre d’initiatives connexes et d’ouvrir la voie à la mise en œuvre du projet au Rwanda », a encore rappelé le Représentant de la FAO au Rwanda.

Pour Ruhiza Jean Boroto, fonctionnaire principal en charge des terres et eaux au siège de la FAO à Rome, les ressources deviennent vulnérables parce qu’elles sont exposées aux sécheresses, et que la vulnérabilité du climat affecte les récoltes, comme c’est souvent le cas dans le district de Kirehe au Rwanda.

«Il faut donc développer des stratégies pour réduire la vulnérabilité. Un homme qui n’a pas à manger perd sa dignité, sa vie et meurt. La solution est de bien gérer le sol, recourir à des technologies innovatrices. La population doit s’approprier les solutions innovatrices proposées, s’impliquer dans des politiques appropriées et les stratégies adoptées », a-t-i-l indiqué.

Il a souligné que le présent atelier vise à recueillir des suggestions et des idées de divers partenaires dont on tiendra compte dans la mise en œuvre du projet.

«L’important est d’identifier les bonnes pratiques, définir les interventions, obtenir de bons résultats qui facilitent d’investir plus d’investissements dans le secteur. L’on organisera des réunions régionales pour partager l’information. L’on partira de ces résultats pour formuler de grands projets. Les connaissances, l’information et l’engagement sortis de ce projet permettront de mettre en chantier de grands projets », a poursuivi Ruhiza.

Pour Emile Ruzibiza, chef du Département Protection du sol, Irrigation, Recherche et Transfert des Technologies au sein de RAB (Office Rwandais de Développement de l’Agriculture), les stratégies qui seront adoptées permettront de rehausser la productivité agricole, tout en demeurant résilient face au changement climatique.

«Nous ferons des planifications approfondies et appropriées qui permettront de mobiliser des ressources, connaître le budget pour telle activité en évitant des duplications. Quand on coordonne ses activités avec les interventions des partenaires, on trouve des réponses globales aux défis et de manières partagée. On apprend chez l’autre. On partage des expériences et des innovations. On crée des plateformes de discussions», a-t-il dit. (Fin)