La fermeture des frontières Rwanda-Burundi affecte sérieusement certains secteurs économiques

Des agences de voyage, des bars et des hôtels disent enregistrer un énorme manque à gagner suite à la fermeture des frontières entre le Rwanda et le Burundi. 

D’après le collectif SOS Médias Burundi qui a réalisé ce dossier, certaines agences qui assuraient le transport vers le Rwanda ont été contraintes de mettre la clé sous le paillasson. Des bars et hôtels sont loin du temps où les frontières étaient ouvertes. Mais tous disent garder l’espoir que la situation s’améliorera.  

Depuis que le gouvernement burundais a pris la décision de fermer ses frontières d’avec le Rwanda, ces agences sont obligées de passer par d’autres pays voisins pour atteindre le Rwanda. Un détour qui, selon elles, coûte énormément cher.

« Juste au début de la mesure, les gens nous sollicitaient pour passer les frontières car ils y avaient pris des engagements. On devait chercher d’autres voies pour y arriver, mais aujourd’hui, nous avons constaté que nous travaillons à perte et nous avons arrêté », confie un employé d’une agence de transport routier.

Une autre agence indique que les routes par lesquelles elles passent sont difficilement praticables, avec un risque de rencontrer d’autres difficultés en cours de route.

« Actuellement, la seule voie qui nous reste est celle de la Tanzanie. Les voitures qui assurent cette liaison passent par la province Muyinga (nord-est) pour contourner jusqu’à Kigali. Le ticket est de deux cents mille francs burundais minimum, avec plus de quinze heures de route », s’indigne un homme qui a fait ce trajet parce qu’il avait une urgence familiale.

Selon lui, auparavant, il ne lui prenait que six heures pour arriver à Kigali, sans stress ni fatigue, en payant seulement 55 000 francs, dans un bus.

Il n’est pas le seul à s’affliger des conséquences liées à cette décision du gouvernement burundais.

C’est aussi le cas des parents qui ont envoyé leurs enfants faire leurs études dans ce pays voisin. Ils avaient l’habitude de leur rendre visite au moins une fois le trimestre. Ils se disent désemparés.

SOS Médias Burundi a approché également des propriétaires des bistrots de la capitale économique Bujumbura qui témoignent eux aussi de leur manque à gagner.

« La présence des Rwandais se remarquait surtout les week-ends. Ils venaient en groupe et étaient prêts à dépenser des sommes mirobolantes. Même les serveurs étaient contents car ils y gagnaient d’énormes pourboires », a précisé le gérant d’un bar VIP au centre-ville de Bujumbura.

Toutefois, tous ces gens gardent l’espoir que la situation peut changer d’un moment à l’autre. Ils estiment que les autorités de ces deux pays devraient s’asseoir ensemble et discuter afin de trouver un terrain d’entente, car pour eux, les populations en souffrent beaucoup.

Aujourd’hui, la voie aérienne est la seule disponible pour se rendre à Kigali, mais elle n’est pas accessible à tout le monde. (Fin)