La Ministre burundaise de la Justice en visite de travail au Rwanda

Les ministres rwandais(à gauche) et burundais de la Justice  

Le Ministre rwandais de la justice, le Dr Ugirashebuja Emmanuel, a reçu son homologue burundaise, Mme Banyankimbona Domine, qui se trouve dans le pays pour une visite de travail.

Les deux dirigeants ont échangé sur les relations bilatérales et la coopération en matière de justice entre les deux pays voisins.  Le Rwanda et le Burundi bénéficient d’accords de coopération existants dans les domaines de la justice et de l’échange de criminels.

La Ministre burundaise s’est réjouie du processus de normalisation des relations entre les deux pays qui a permis cette rencontre bilatérale. “Le  Rwanda et le  Burundi sont des pays jumeaux. Ce que nous partageons est bien plus grand que ce qui peut nous séparer. Nous sommes heureux que nos relations prennent une nouvelle direction positive, sous la conduite de nos deux dirigeants”, a renchéri le Ministre rwandais de la Justice.

Le Ministre Ugirashebuja a révélé que le Rwanda a jusqu’à présent remis 19 criminels au Burundi, tandis que le Burundi a envoyé 11 personnes depuis que les deux pays ont signé des accords connexes.

“Nous savons que nous avons encore beaucoup à discuter dans les domaines de la justice et sur la manière dont nous pouvons coopérer pour rendre nos systèmes judiciaires plus forts et plus efficaces. Donc ce type de réunion est une étape très importante dans cette direction,”  a dit le Ministre rwandais de la Justice.  

“Mon espoir est que, quoi qu’il soit possible de réaliser à l’avenir, nous devons avant tout établir un cadre juridique solide de coopération dans le secteur de la justice”, a poursuivi l’homme d’Etat rwandais. “À cet égard, un traité d’extradition signé actualisé et un accord d’entraide judiciaire en matière pénale sont très cruciaux, car ils constituent le fondement de la coopération judiciaire. Le Rwanda avait déjà envoyé un projet de traité d’extradition. J’espère que nous pourrons aller de l’avant et signé le document dans un avenir proche”, a révélé le Dr Ugirashebuja.

La Ministre Banyankimbona a commencé son discours en dédiant les deux pays à Dieu dans une prière, soulignant que le Rwanda et le Burundi partagent des liens historiques qui remontent à plusieurs siècles et que les peuples des deux pays aimeraient voir les voyages entre les deux pays rétablis. “Les habitants des deux pays n’ont pas pu traverser les frontières depuis 2015 pour un certain nombre de raisons. Mais, nous sommes heureux que la coopération bilatérale entre nos pays soit rétablie. Nous voulons voir les gens se déplacer librement à nouveau”, a déclaré la Ministre Banyankimbona.

Le Rwanda a également aidé le Burundi à rapatrier ses ressortissants qui avaient fui vers le pays en 2015. Les chiffres montrent que 72.000 réfugiés burundais sont déjà rentrés chez eux. La Ministre Banyankimbona Domine a félicité le Rwanda pour son soutien soulignant que les Burundais rapatriés sont rentrés chez eux en toute sécurité.

“Comme mon collègue l’a mentionné, nous avons assisté à un renouveau des relations entre nos pays. Nous avons eu différentes visites pour les deux parties. Et comme mentionné, le Rwanda a facilité le rapatriement des réfugiés burundais. Ils sont maintenant de retour chez eux et bien installés. Ils mènent leurs activités et continuent de travailler avec d’autres pour construire notre nation. Et nous continuerons à faire plus à l’avenir”, a dit la Ministre burundaise de la Justice. Les procureurs généraux des deux pays et des chefs des services de renseignement figurent parmi les hauts fonctionnaires qui ont participé à cette réunion de haut niveau.

Les relations entre le Rwanda et le Burundi se sont dégradées depuis fin avril 2015, suite à une crise née de la contestation contre le troisième mandat de l’ancien Président burundais Pierre Nkurunziza. Le Burundi accusait le Rwanda d’héberger ses opposants, dont des auteurs de la tentative de coup d’État du 13 mai 2015. De son côté, Kigali accuse Bujumbura de collaborer avec les rebelles FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) accusés d’avoir perpétré le génocide contre les Tutsis du Rwanda en 1994.

Au lendemain des élections de 2020, les nouvelles autorités burundaises ont manifesté leur volonté de normaliser les relations avec le Rwanda. Certains gestes tangibles illustrent cet élan de rapprochement, d’un côté comme de l’autre, notamment les rencontres bilatérales de haut niveau qui se tiennent régulièrement. Chose impensable durant le troisième mandat de l’ancien Président burundais Pierre Nkurunziza qui n’est plus. (Fin)