L’Ambassade de France a organisé sa première grande réception lors de la Fête Nationale après la réconciliation entre le Rwanda et la France

L’Ambassadeur de France au Rwanda a organisé hier à sa résidence la première grande réception lors de la Fête Nationale depuis que la France et le Rwanda se sont réconciliés, et que la COVID-19 est en régression, et c’est le Ministre de la Santé, Dr Daniel Ngamije, qui représentait le Gouvernement rwandais. Lire le Discours de l’Ambassadeur de France, Antoine Anfré :   

Cette réception du 14 juillet est la première organisée par l’ambassade de France au Rwanda depuis 2019. C’est donc la première grande réception dans cette résidence depuis le début de l’épidémie de covid, étant entendu que celle-ci n’est, malheureusement, pas encore derrière nous.

Mais c’est surtout la première réception du 14 juillet postérieure à la réconciliation entre la France et le Rwanda. Nombre d’entre vous avez vécu la visite historique du Président Emmanuel Macron à Kigali, le 27 mai 2021, il y a un peu plus d’un an seulement.

Cette visite, avec les mots très forts que le Président de la République française a prononcés au Mémorial de Gisozi, est venue sceller les retrouvailles et l’amitié entre nos deux pays.

Elle est à la fois un commencement et l’aboutissement d’un processus. Ce processus, je voudrais en rappeler les principales étapes. 

Il y a d’abord eu les visites à Paris du Président Kagame, en marge du salon VivaTech, et ses rencontres avec le Président Macron.

Puis il y a eu l’élection de Louise Mushikiwabo en tant que secrétaire générale de la Francophonie, une élection qui est le fruit d’une décision visionnaire et qui a favorisé la relance de la langue française au Rwanda.

Il y a eu l’arrestation par la gendarmerie française de Félicien Kabuga, le financier du génocide, qui vivait sous une fausse identité en banlieue parisienne, et qui attend désormais d’être jugé par la justice pénale internationale.

Il y a eu, enfin, le rapport de la commission Duclert sur « le Rwanda, la France et le génocide des Tutsi » qui conclut à la responsabilité lourde et accablante de la France dans l’enchaînement des faits ayant rendu possible un génocide qui était prévisible.

Ce sont tous ces jalons, toutes ces différentes étapes qui ont préparé le succès de la visite présidentielle de mai 2021, et qui nous permettent d’être réunis aujourd’hui, dans un climat de confiance et d’amitié retrouvée.

Il reste beaucoup à faire dans le domaine mémoriel, historique et judiciaire, comme l’illustre le procès de l’ex-préfet de Gikongoro, Laurent Bucyibaruta.

Ce procès, essentiel dans le cadre de la lutte contre l’impunité, vient de s’achever par la condamnation à 20 ans de prison d’un ancien haut fonctionnaire qui avait complètement failli.

La route est encore longue, mais le cap qui a été choisi à partir de 2017, et que nos deux gouvernements ont su définir ensemble, permet d’avancer dans la bonne direction.

Il y a eu ce qui a été accompli avant la visite présidentielle, et que je viens de rappeler, et il y a aussi ce qui a été accompli depuis cette visite, et que je vais développer.

L’ouverture du centre culturel francophone du Rwanda et sa montée en puissance, qui en fait désormais l’un des pôles essentiels de la vie culturelle et artistique à Kigali.

L’ouverture d’une agence de l’AFD, avec un directeur-pays et un objectif d’aide au développement de 500 M€ sur 4 ans, que ce soit sous forme d’aide-projet, de prêts souverains et non souverains ou de dons.

Il y a les prêts et les outils financiers du Trésor français, qui permettent de financer des projets d’intérêt commun.

Les programmes mis en œuvre par le service de coopération de l’ambassade dans les domaines de la santé, de l’agriculture et de l’enseignement du français, qui complètent ce dispositif. Ils ont, par exemple, permis au Rwanda de disposer pour la première fois d’un stand au dernier salon de l’agriculture à Paris.

Il y a aussi ce que la France fait dans le cadre des initiatives « Team Europe » avec ses partenaires de l’Union européenne. Je pense notamment au projet stratégique de jumelage qui a été conclu pour renforcer les capacités de la Rwanda Food and Drugs Authority.

Il y a, enfin, l’école francophone Antoine de Saint-Exupéry, homologuée par l’Education nationale française jusqu’à la 3ème et désormais conventionnée, qui s’est lancée dans un ambitieux projet immobilier sous l’égide de son dynamique comité de gestion.

A l’ambassade, il y a eu un surcroît d’activité et quelques créations de postes, pas assez bien sûr, mais il y en a deux que je voudrais mettre en exergue, une effective depuis octobre dernier et l’autre à venir.

Le poste qui a été créé, c’est celui de conseiller sécurité intérieure et justice, qui fait le lien entre le Parquet national anti-terroriste et l’Office central de lutte contre les crimes contre l’Humanité, d’une part, et le National Public Prosecution Authority et le PVT, soit la structure qui protège les victimes et les témoins, de l’autre.

Ce conseiller, qui est ici ce soir, a joué un rôle important dans le bon déroulement des procès Muhaymana et Bucyibaruta, notamment les nombreuses auditions de témoins qui ont été faites par visioconférence depuis Kigali.

Le poste qui va être créé, c’est celui d’attaché de défense. Tout comme l’ambassade du Rwanda en France dispose désormais d’un attaché de défense résident à Paris, l’ambassade de France au Rwanda disposera bientôt d’un attaché de défense résident à Kigali.

Je ne vais pas tout citer, mais je ne saurais clore cette énumération sans mentionner le club d’affaires franco-rwandais, qui a vu le jour lors de la visite de Franck Riester, alors ministre chargé du commerce extérieur, et qui compte aujourd’hui 35 entreprises françaises ou associées à la France.

Ce club et son dynamisme témoignent de la volonté de nos entreprises de réinvestir le Rwanda. Ils attestent également de l’attractivité d’un pays, dont le marché est certes étroit mais qui est stable et sûr, avec un climat des affaires favorable et l’ambition de devenir un hub régional et même continental, ainsi qu’un pôle d’excellence dans des secteurs de pointe.

La mention du club d’affaires me conduit à remercier nos sponsors, sans lesquels cette belle réception n’aurait pas été possible. 

Je pensais d’abord n’en citer que quelques-uns, les plus gros, mais je me suis dit que ce serait quelque peu injuste et pourrait créer des jalousies, voire des frustrations.

Je vais donc les citer tous mais sans préciser leurs activités, étant entendu que, pour la plupart, vous les connaissez. 

Je voudrais donc remercier chaleureusement les entreprises françaises et amies de la France suivantes :

le Groupe Duval et le golf de Kigali, TotalEnergies, Bralirwa, Canal + Rwanda, RwandAir, Rubis, Bourbon Coffee, Noah Gas, Girinzu, Imara Properties, Egis, Hydroneo, AGS, Housing Protector, Kigali Farms, CMA CGM, Olea Cuzo, Onomo Hotel, Mille Collines winery, Engie, Rincent BTP et Canal Olympia. 

Merci encore à ces entreprises et à leurs responsables qui ont permis de financer cette réception.

Pour conclure, je veux aussi dire un grand merci à toute l’équipe de l’ambassade qui s’est fortement mobilisée pour organiser ce bel événement, et qui se mobilise toute l’année au service de l’amitié franco-rwandaise et au service de nos compatriotes.

Monsieur le Ministre, chers partenaires et chers amis, je vous remercie et je vous souhaite une excellente soirée. Mwakoze kwitabira ubutumire bwacu. (Fin)