« L’apport particulier du 8ème FRADD par rapport aux précédentes rencontres : il faut que les pays africains puissent se ressourcer eux-mêmes » – J.P. Adam

Le Ministre rwandais des Finances, Uzziel Ndagijimana, et le  Directeur de la Division Technologies et Gestion des Ressources Naturelles au sein de la CEA.

Au terme du 8ème Forum Régional Africain pour le Développement Durable (FRADD), le Président du nouveau Bureau élu et Ministre rwandais des Finances, Uzzie Ndagijimana, et le Directeur de la Division Technologies et Gestion des Ressources Naturelles au sein de Commission Economique pour l’Afrique (CEA), Jean-Paul Adam ont répondu aux questions des journalistes présents.Le Directeur Adam a tenu a précisé que la spécificité de ce 8e FRADD il  faut que les pays africains puissent se ressourcer eux-mêmes.

« En ce qui concerne le 8ème FRADD, je crois que le Président Kagame a très bien dit, il  faut que les pays africains puissent se ressourcer eux-mêmes. Il y a moins de dépendance sur les financements extérieurs.  Et il y a plusieurs éléments qui permettent de faire cela. Premièrement il y a la mise en œuvre de la ZLACAF. Deuxièmement il y a les éléments d’une croissance verte qui permettront  à  davantage d’emplois d’être créés. Il y a aussi par exemple les opportunités de mobiliser les financements à travers les crédits de carbone. Ça présente des opportunités non seulement pour la mobilisation des ressources, mais aussi pour la création des emplois. Parce qu’on peut lier ces activités à d’autres activités économiques sur l’agriculture écologique, sur la création des aires protégées, des aires martines protégées, qui sont très liés à la création d’emplois et qui sont aussi liés à la mobilisation des ressources supplémentaires », a-t-il indiqué.

Les Ministres africains Chefs des Délégations au 8ème FRADD.

Le Directeur Adam poursuit :

« Et nous avons aussi parlé du développent du marché africain, du marché financier, c.-à-d.  développer le marché sur les obligations, adresser les questions des dettes, mais aussi, par exemple, à travers cette facilité pour la liquidité et pour investir dans la durabilité. C’est une réforme du marché africain pour mieux canaliser les ressources du Secteur Privé dans les priorités  africaines ».

Le Directeur des Technologies et des Ressources Naturelles au sein de la CEA est revenu sur les crises et l’insécurité en Afrique :

« Et sur la question en rapport avec les crises, je crois que c’est très  pertinent et nous avons renforcé la réduction des crises. Il n’y a pas de solution magique. Je crois que le Rwanda nous offre un exemple très intéressant. Ayant passé dans une situation très difficile, mais en offrant aujourd’hui lors de  ces 8ème FRADD l’exemple de cette transition d’économie de crise à économie d’une transition durable. Et nous savons que sur le continent africain, il y a beaucoup de ces crises qui nous perturbent. Les solutions sont aussi à travers ces investissements durables. En créant des emplois. Nous allons réduire les populations migratoires, et en conséquence, nous allons aussi réduire les conflits liés aux ressources. Comme je vous l’ai dit, il n’y a pas de bâton magique, et je crois que vous avez aussi bien cité la question de gouvernance. Et là encore le Rwanda nous offre aussi beaucoup de leçons. Pas seulement sur la gouvernance du pays, mais aussi en concerne l’approche très ciblée sur les activités ciblées  et sur les secteurs d’importance économiques et les développements prioritaires pour les investissements pour le développement durable ».

Le Ministre des Finances et Président du 8ème FRADD, Ndagijimana, a relevé que le FRADD est un Forum annuel qui réunit les pays africains et qui vient d’être organisé pendant trois jours à Kigali. Ce Forum rassemble les gouvernements, la Société civile et le Secteur Privé pour examiner les progrès dans la réalisation des Objectifs de Développement Durables (ODD). C’est un programme qui dure 15 ans. La réunion évalue les étapes atteintes dans cette réalisation, et elle se penche sur les sources de financement.

« En 2030 et en 2063, les pays africains doivent avoir atteint un certain nombre d’Objectifs au niveau de l’Environnement, de l’Education inclusive, de l’Egalité du Genre entre homme et femme. La constante est de ne laisser personne derrière. Femmes, jeunes, Vulnérables et personnes en situation de handicap doivent avancer ensemble. Le grand défi est de trouver des fonds pour les ODD. Et comment les mettre en œuvre aussi à l’intérieur du pays ? Comment les bailleurs peuvent contribuer ? Où trouver des fonds pour l’environnement ? Ainsi que des capacités suffisantes ? Le problème de sécurité, de bonne gouvernance et d’échange demeure un élément clé pour la réalisation des ODD », a indiqué le Ministre Ndagijimana.

« La question de sécurité est pertinente. C’est un défi pour le continent. La sécurité est une condition sine qua non pour le développement durable. Mais aussi l’absence développent est un défi qui cause l’insécurité. Donc le deux sont liés dans les deux sens. Donc, on doit s’attaquer aux deux facteurs en même temps et la gouvernance y joue un grand rôle comme on vient de le suggérer. Il y a des efforts à fournir dans les deux sens », a-t-il poursuivi.

A la question de savoir si nous pouvons atteindre les ODD, de son côté, le Directeur de la Division Technologies et Gestion des Ressources Naturelles au sein de Commission Economique pour l’Afrique, Jean-Paul Adam a précisé :

« Certainement aussi que nous avons pris du retard même avant la Covid-19, parce que le taux de croissance en Afrique n’était pas optimal pour permettre le nombre d’emplois, l’investissement qui était nécessaire et pour changer la donne en ce qui concerne les infrastructures.  Alors, je crois qu’il y a un certain pessimisme. Mais je crois qu’il y a aussi une grande opportunité pour changer les choses, surtout quand on regarde la possibilité qu’il y a pour changer les chaînes de valeur. Parce que le modèle africain sur le passé était décentralisé sur l’exportation de la matière première. Nous voyons l’émergence des exemples des économies basées plus sur une industrialisation durable, sur le renforcement des capacités, sur la valeur ajoutée, en utilisant les nouvelles technologies et en créant plus des valeurs dans les économies elles-mêmes, et certainement une des stratégies de croissance verte va certainement accélérer ce processus. C’est difficile, mais pas impossible. (FIN)