L’assurance maladie: Deux poids deux mésures

Les porteurs de l’assurance mutuelle interrogés  récemment au centre de santé de SAVE dans le district de Gisagara, et aux centres de santé de Nyanza et de Matyozo ont dit qu’ils sont contents d’avoir l’assurance qui a été créé en 2006 par le gouvernement rwandais pour assurer les malades qui n’avaient pas le moyen de payer les frais médicaux.  

Sous le programme, les malades payent 200 Frs pour la consultation et les fiches médicales, avec l’exception des enfants orphelins et veuves, qui sont soignés gratuitement.

Mais, les porteurs de cette assurance se plaignent de la façon dont ils sont accueillis par les infirmières, qu’ils n’ont pas accès aux mêmes médicaments que les autres et qu’ils doivent attendre beaucoup plus longtemps pour le traitement et les résultats des examens.

« Au début, la mutuelle de santé était une solution pour nous, mais quelques médecins et infirmiers ne remplissent pas leurs missions de soigner les malades comme il faut, » a dit Jean Damascène NTEGAMAHEREZO, âge de 35 ans, en attendant au centre de santé SAVE.

Pascal NGEZAHAYO se plaint qu’il a parcouru  5 km à pied de sa maison au centre de santé de Nyanza pour se faire traiter et a du attendre cinq heures dehors, sous le soleil, pour se faire voire. En plus, il a dit que ça arrive souvent qu’il doit attendre plus de 24 heures après un rendez vous pour obtenir les résultats médicaux.

« Les infirmiers ont besoin de l’argent au lieu de s’occuper aux malades, » a dit Ngezahayo.

Les représentatives des centres de santé ont dit qu’il n’y a pas de distinction pour soigner les malades quelque soit le type d’assurance.

Joyeuse UWONKUNDA, gestionnaire de mutuelle de santé au centre de santé de SAVE, a dit que depuis 2006, le centre a traité 2000 malades qui portent l’assurance mutuelle.  Elle ajoute que les infirmiers de SAVE aident tous les malades à trouver les soins nécessaires possibles.  

« Nous faisons tout aux malades” a dit Angélique UFITIWABO,  responsable du centre de santé de NYANZA. “Je ne comprends pourquoi les malades disent qu’on ne les soigne pas comme il faut. Nous avons été payé il y a longtemps par le Ministère de la santé.  Soigner un malade c’est une mission qu’on devrait faire sans tenir compte d’une chose ou d’une autre. »

Selon Alphonsine Yankurije,   chargé de la communication au sein du projet mutuelle de  santé au Ministère  de la Santé, il n’y  a pas un problème.  Elle a dit que les porteurs  de l’assurance mutuelle doivent peut-être attendre plus long pour être traité parce qu’ils sont plus nombreux par rapport aux infirmiers.

«Les infirmiers accueillent les porteurs de l’assurance mutuelle de santé comme les autres ayant les autres assurances, mais le traitement est tout différent », a laissé entendre  Victor SEBAGABO, âgé de 42 ans.

Il a dit que dans la consultation, les infirmiers demandent aux malades quelle type d’assurance ils portaient et tant que les porteurs d’assurance mutuelle doivent payer seulement 10 pour cent du prix de prescriptions des médicaments, on te donne seulement 1/3 de médicaments prescrits.

Sebagabo confie que si le centre de santé n’a pas le médicament nécessaire, on doit se débrouiller en pharmacie, ou ça coûte beaucoup plus cher.  Néanmoins, ceux qui portent les assurances privées ou gouvernementaux peuvent acheter les médicaments au pharmacie pour le même prix que le centre de santé ou hôpital.

David SIBOMANA, âgé de 55 ans et porteur de l’assurance maladie RAMA, a dit qu’il peut même aller chercher les médicaments dans d’autres provinces au même prix que celle de sa province ; cela est impossible aux porteurs de l’assurance maladie mutuelle de la santé.

Jobioth KARAMUZI, réceptionniste et comptable au centre de santé de la station de police de NGOMA, a dit que son centre de santé garde une liste de médicaments qu’on ne peut pas donner aux porteurs de l’assurance maladie mutuelle.  La raison: ces médicaments coûtent trop cher et peuvent occasionner des pertes au Ministère de la Santé.

 

Texte de Rwanda Initiative