Le Centre de Santé de Sovu et son Programme «Huye- Kundwa Kibondo» demeurent un modèle de lutte contre la malnutrition aiguë dans la région

Une maman de Sovu,  dont l’enfant a été hospitalisé pour malnutrition aiguë, puis guéri.

Sovu (Huye): Le Centre de Santé de Sovu dans le district de Huye et son Programme « Huye-Kundwa Kibondo », demeurent un modèle de lutte contre la malnutrition aiguë pour les 16 Centre de Santé  du pays et les autres districts de la Province du Sud.

Ce Programme qui signifie « Huye-Chérissez l’enfant », interpelle les parents, les autorités et les partenaires à mettre au premier plan la santé nutritionnelle de l’enfant.

Ce programme initié par la Sœur titulaire de Centre de Sovu, Solange Uwanyirigira, séduit par la simplicité des moyens modestes à la portée des parents et surtout par la prise de conscience des parents pour réfléchir et agir constamment afin de protéger la santé de l’enfant.

Sœur titulaire de Centre de Sovu, Solange Uwanyirigira, initiatrice du Programme « Huye-Kundwa Kibondo », qui inspire toute la Province du Sud.

« On  enseigne à la mère de bien allaiter son enfant, alors que son propre corps n’a rien à fournir. La mère elle-même est déshydratée, desséchée, sous-alimentée. Rien ne peut sortir d’elle pour sauver l’enfant. Il importe d’alimenter d’abord la mère, et ensuite son bébé. Les mères qui se présentaient à la consultation souffraient d’un chagrin profond et immense. Après deux jours de repas riches, la force, le sourire et l’espoir revenaient sur le visage, car l’on entrevoyait la vie, la guérison. Dès lors, pouvait s’amorcer l’échange. Souvent, la malnutrition aiguë s’installe à cause de l’ignorance,  du manque de connaissances, de l’alcoolisme du mari irresponsable, des conflits et de la violence conjugale. Ce sont ces maux qui minent la communauté. Après deux semaines d’hospitalisation de la mère et de son enfant, la guérison était acquise. Il aura fallu alors former la mère à la préparation d’un régime alimentaire pour elle et son enfant : du petit poisson, un avocat, un œuf trois fois la semaine, des légumes dodo, des patates, pommes de terre, banane ou haricot, juste des aliments disponibles autour des parents », souligne Sœur Solange.

L’essentiel est de connaître la cause du mal, préparer une alimentation riche au quotidien, entretenir une conscience aiguë de la gravité du problème, utiliser les aliments locaux riches toujours à la portée. Pour la durabilité du programme, le personnel du Centre de Santé de Sovu et les autorités locales se sont engagés à cotiser chaque mois 200 Frw  à 500 Frw pour acheter un œuf pour chaque enfant tombé malade ou guéri.

De même, chaque parent met de côté de l’argent pour acheter un œuf trois fois la semaine pour l’enfant. Un système de parrainage a été instauré pour faire le suivi d’un enfant qui a été hospitalisé pour malnutrition aiguë.

« Depuis lors, les cas de malnutrition ont disparu. Le modèle de Sovu a été répandu dans la région. Des visites effectuées par les autorités des districts et des centres de santé des autres districts ont permis de mettre en œuvre ce modèle pour la santé des enfants », a poursuivi Sœur Solange.

Adeline Birikimitima est conseillère de santé à Sovu. Au départ, elle croyait que son enfant avait été empoissonné. L’enfant a été hospitalisé et a bénéficié d’une bonne alimentation. En une semaine, le poids de l’enfant était passé de 4 Kg à plus de 7 Kg.

«Depuis lors, j’ai appris à préparer une alimentation riche et complète pour mon enfant. J’effectue mon travail de maçon sur le chantier et j’épargne pour acheter trois œufs à mon enfant par semaine. Deux fois le mois le mois, l’on procède à l’évaluation de la taille, du poids, et du tour de bras de l’enfant. Cela permet de déterminer les rectifications à faire pour renforcer les régimes alimentaires des enfants malnutris, et maintenir constants les régimes de ceux qui sont bien nourris », poursuit la conseillère de santé Uwimaqna Elisée, qui ajoute :

« Nous savons maintenant le secrets de maintenir nos enfant en bonne santé. Nous enseignons à garder une alimentation de qualité capable d’assurer une bonne santé ».

Le Directeur de la Santé dans le district de Huye, Nathan Hitiyaremye précise qu’en 2015, la malnutrition aiguë  atteignait 43%. « Depuis lors, elle a régressé. 400 enfants souffrant de malnutrition aiguë ont été soignés sur 1500. Actuellement, le district compte 81 enfants encore suivis pour les faire sortir de l’état de malnutrition », dit-il.

Son avis est partagé par le Maire du district, Ange Sebutege, qui confirme que 147 enfants de son district souffrant de malnutrition aiguë ont été soignés et ils sont guéris. Depuis Janvier à Mai, 23 enfants ont été hospitalisés, et ils se sont entièrement rétablis.

« Un enfant malade de malnutrition grave hospitalisé à Sovu en sort toujours réparé et en bonne santé », rassure Sœur Solange.   (Fin)