Le Premier ministre rwandais à Bujumbura pour le 11ème Sommet de l’Accord Cadre d’Addis-Abeba

Le Premier ministre rwandais Dr. Edouard Ngirente est arrivé à Bujumbura, au Burundi, pour assister au 11ème Sommet de Haut Niveau du Mécanisme Régional de Surveillance (ROM) de l’Accord-Cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération (CPS) pour la République démocratique du Congo et la région des Grands Lacs, prévu samedi 06 mai

A sa descente d’avion, Dr Edouard Ngirente a été accueilli par le Premier Ministre burundais le Lieutenant Général Gervais Ndirakobuca à l’aéroport international Melchior Ndadaye.

Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, est d’ores et déjà présent à Bujumbura pour participer au Sommet. Pendant son séjour à Bujumbura, il rencontrera le président burundais Evariste Ndayishimiye ainsi que les autres dirigeants de la région qui vont participer à cette réunion de haut niveau.

La réunion examinera les progrès et les défis dans la mise en œuvre des engagements pris au titre du processus de paix de Luanda et de Nairobi qui constitue une issue indiquée pour la résolution de la crise actuelle à l’Est de la RDC. Les échanges porteront également sur le processus de désescalade dans le rapport entre le Rwanda et la RDC. 

La réunion se tiendra dans un climat de tension entre Kinshasa et Kigali. Des tensions sont régulièrement enregistrées entre la RDC et le Rwanda. Leurs relations s’étaient normalisées avec l’arrivée du président Félix Tshisekedi à la tête de la RDC en 2019, jusqu’à la résurgence en novembre 2021 de la rébellion du M23 (Mouvement du 23 mars), qui avait été défaite en 2013.

Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement le M23, ce que les autorités rwandaises démentent. Les autorités rwandaises ont également accusé la RDC “d’opérer aux côtés de milices armées irrégulières”, dont les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), mouvement de rebelles hutu rwandais dont certains impliqués dans le génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda.

Les autorités de Kinshasa ont par le passé nié toute collusion avec les FDLR. Mais dans un rapport publié le 18 octobre 2022, l’ONG Human Rights Watch a affirmé que des unités de l’armée de RDC avaient combattu les rebelles tutsis du M23 dans l’est du pays aux côtés des FDLR.

Le M23 est une ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013, qui a repris les armes en fin d’année dernière en reprochant à Kinshasa de n’avoir pas respecté des accords sur la démobilisation et réinsertion de ses combattants.

Le M23 se bat principalement pour le retour dans leur pays de leurs proches qui croupissent dans des camps de réfugiés au Rwanda, en Ouganda et ailleurs dans la région depuis plus de 29 ans.  Ils avaient fui la purification ethnique dont les Tutsis congolais sont victimes dans leur pays d’origine, la RDC, avec la complaisance du gouvernement congolais.

Connu aussi sous le nom d’Accord d’Addis-Abeba, l’Accord-Cadre du CPS, a été signé le 24 février 2013 par le biais d’un cadre négocié par l’Union africaine et l’ONU visant à promouvoir la stabilité en République démocratique du Congo (RDC).

Il vise à mettre fin aux cycles récurrents de conflits dévastateurs dans l’est de la RDC, qui ont un impact sur la stabilité et le développement dans la région des Grands Lacs.

L’Accord-Cadre du CPS a également pour objectif de s’attaquer aux causes profondes des conflits dans l’est de la RDC et dans la région des Grands Lacs.

L’Angola, le Burundi, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Soudan du Sud, la Tanzanie, l’Ouganda et la Zambie, étaient les premiers signataires de l’accord. Le Kenya et le Soudan ont par la suite rejoint l’accord devenant respectivement les 12e et 13e signataires de l’Accord-Cadre pour la Paix, la Sécurité et la Coopération. (Fin)