Le Projet des Capacités de Développement pour l’Innovation relèvera le défi de productivité» -Gualbert Gbehounou

Groupe photo des participants au lancement du Projet CDI

Le Projet des Capacités de Développement pour l’Innovation (CDI) lancé aujourd’hui dans six districts du pays relèvera le défi de productivité. Cet important projet piloté par la FAO est financé par l’Union Européenne (UE). Le Représentant de la FAO au Rwanda,  Gualbert Gbehounou (G.G.), explique son opportunité pour trouver des réponses à divers défis. Lire son interview recueillie par André Gakwaya de ARI-RNA :

Le Représentant de la FAO au Rwanda,  Gualbert Gbehounou.

ARI- Pourriez-vous nous présenter le Projet qui vient d’être lancé et son importance ?

G.G.- Il s’agit d’un projet qui porte sur les innovations dans le secteur agricole. Alors le mot innovation résume l’importance du projet. Nous sommes dans un contexte où nous devons relever le défi de la productivité, c.-à-d. qu’il faut augmenter la production par unité de surface. Le défi d’accès au marché aussi, parce que si le paysan produit et qu’ils n’ont pas accès au marché, ils vont continuer à produire. Puis il y a le défi de la création d’emploi.

Alors, comment on fait pour augmenter la productivité, c.-à-d. qu’il faut augmenter la production par unité de surface, il faut trouver des méthodes nouvelles. Des façons nouvelles de faire. C’est ce que nous appelons innovation. Y compris l’accès au marché. L’accès au marché aujourd’hui a plusieurs dimensions. Ce n’est pas l’accès au marché d’il y a 40 ans, on peut accéder aujourd’hui au marché sur les plateformes internet et autres.

Ce que ce projet a de novateur, c’est le fait que les innovations sur lesquelles le projet va travailler vont être définies ensemble avec les paysans, la communauté bénéficiaire. Ce n’est pas qu’on vient leur dire voici ce qu’il vous faut, changez votre façon de produire. Mais on discute avec eux pour identifier les domaines où ils ont besoin d’innovation. C’est pourquoi il y a eu une évaluation qui a été faite auparavant. On a lancé d’abord ce projet dans les districts avant de le rendre opérationnel au niveau national.

Alors, sans innovation aujourd’hui, on ne peut pas relever les défis de production que nous avons. Si vous prenez par exemple les changements climatiques.  Les changements climatiques nous imposent de faire les choses autrement. Tout en gardant un fort niveau de productivité. Et c’est ça le besoin d’innovation.

Et comme j’ai dit dans mon discours d’ouverture, ceux qui innovent le plus sont ceux qui gagnent le plus aujourd’hui. Si vous êtes capable de changer votre système de production pour produire plus avec moins, quand je dis produire plus avec moins, vous produisez la même quantité en utilisant moins d’intrants extérieurs. Ce sont les premiers qui seront capables de faire ça, qui vont gagner le plus dans le contexte où nous sommes aujourd’hui  dans la chaîne de valeur où ce district affiche plus de potentialité.

Ce projet est capital. Les partenaires autour du projet montrent combien il est important : FAO, Université du Rwanda, RAB et vous avez une institution internationale européenne, ISTOM. On est assuré qu’on met ensemble des partenaires qui peuvent nous aider à produire réellement ces innovations-là.

L’autre volet important, c’est la formation. Qui dit innovation, dit savoir-faire. Il faut s’assurer qu’au niveau du pays où le projet intervient, on forme des gens qui savent ce qu’il faut faire pour améliorer les conditions de production agricole.

ARIL’UE finance le projet à hauteur de combien ?

G.G.- C’est l’UE qui a financé le projet. Je sais que vous autres journalistes aimez parler de l’argent. Personnellement, je n’aime pas parler beaucoup de l’argent. Parce que, ce qui importe, c’est l’idée qui est dernière ça. Mais c’est un projet de l’UE qui a un budget de 2 millions d’euros, sur 4 ans, pour ces six districts.

ARI – Est-ce  un projet pilote ?

G.G.- Ce n’est pas un projet pilote. C’est un projet qui fait suite à un autre projet… qui a été mis en œuvre ici de 2015 à 2019. Ceci fait suit à ça. Donc, on ne peut pas appeler ceci un projet pilote. C’est le précédent qui peut être appelé projet pilote.

ARI – Les résultats vont s’étendre à d’autres districts, jusqu’au niveau national ?

G.G.- Ce que nous sommes en train de faire là, on va développer des innovations avec les communautés rurales dans six districts. Mais ces innovations vont être promues à l’intérieur de tout le pays, et peut-être servir même à d’autres pays en dehors du Rwanda. C’est cela dont il est question. (Fin)