Le Rapport IFPRI 2019 de la Politique de l’Alimentation et de la Recherche considère la gouvernance du Rwanda comme un bon modèle

Kigali: Le Rapport 2019 publié par IFPRI (Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires basé Aux USA à Washington considère la gouvernance du Rwanda comme un bon modèle, car le rôle de la population est visible quand celle-ci exige que les responsables politiques rendent des comptes sur ce qu’ils font, selon la Ministre en charge de l’Agriculture, Dr Géraldine Mukeshimana.

«Ce Rapport publié aujourd’hui montre la situation du processus pour atteindre les ODD (Objectifs de Développement Durables) dans le monde, notamment les objectifs no 1 d’éradiquer la pauvreté et no 2 d’éradiquer la faim. Ce n’est pas le seul secteur de l’agriculture qui doit le réaliser. Tous les autres secteurs y concourent. Il s’agit de voir les liens ente les secteurs ruraux et urbains et comment ils se complètent. L’on est en face d’une agriculture axée sur le business, la transformation des produits en leur conférant une valeur ajoutée et une qualité avec un accès au marché. C’est cela qui forme le système de l’alimentation. Pour arriver à ce but, l’on a besoin d’une éducation professionnelle permettant de retenir les jeunes dans l’agriculture rurale où ils ont des emplois », a-t-elle indiqué.

Elle a ajouté que les autres services doivent être développés comme l’énergie, la protection de l’environnement, le transport et tous les services qui accélèrent le développement du milieu rural en général. C’est dans ce cadre que l’agriculteur sera en mesure de faire vivre les populations rurales et urbaines.

Le Rapport passe en revue aussi l’importance de l’Accord de Libre Echange Continentale (ZLEC/CFTA) qui a été signé à Kigali et son impact sur la transformation et l’intégration de l’Afrique.

Interrogé sur le budget nécessaire du Rwanda à éradiquer la pauvreté et la faim, Dr Mukeshimana a répondu que le budget n’est jamais entièrement suffisant. L’important est de toujours discuter et l’améliorer pour transformer les produits de l’agri-élevage dans ce sens, et appuyer les jeunes et les femmes. Tous les secteurs nationaux concernés doivent aussi s’impliquer dans cette voie, recourir aux ICT, injecter plus des investissements comme la Corée et la Chine l’ont démontré en atteignant un développement rapide sur base de l’agriculture.

« La Chine et la Corée ont investi plus dans le développement rural et la recherche. Ils ont compris l’importance de laisser leur production atteindre le marché. Malheureusement, pour les pays africains, les marchés n’ont pas été bons pour leurs produits ces dernières années. Les dirigeants africains s’en sont rendu compte. Ils sont entrain de conclure d’autres accords. Dans tous les cas, le développement rural doit se réaliser de façon intégrée et coordonnée pour tous les services impliqués. Il faut œuvrer pour rendre le milieu rural plus attractif pour sa population et les autres », a poursuivi la Ministre de l’Agriculture.

Le DG de l’IFPRI, Shenggen Fan.

Pour le Directeur Général de l’IFPRI, Shenggen Fan, les villages ruraux doivent avoir une voix pour que leurs dirigeants rendent des comptes et soient responsables devant les populations rurales.

« Le milieu rural doit être revitalisé et dynamique, réhabilité et restauré, et les conditions des populations rurales améliorées. Pour cela, la connectivité et l’électricité, le renforcement des capacités des populations rurales par l’éducation, la fourniture de l’information, la productivité accrue et la transformation des produits de qualité saine, ainsi que leur transport sur le marché, voilà des axes à privilégier pour rendre le milieu rural plus attrayant et utile à fois aux populations rurales et urbaines », a-t-il indiqué.

Il a félicité le Rwanda pour sa croissance rapide et sa grande production du maïs et du haricot, éléments nécessaires pour renforcer la nutrition.

«Le Rwanda a créé une politique avec des indicateurs pour mesurer des résultats évidents. C’est un exemple unique. Le Rwanda a renforcé aussi ses capacités et créé des emplois et une bonne santé pour les populations rurales. Des succès identiques sont à relever au Ghana, en Ethiopie, et ailleurs. Il faut faire en sorte que les politiciens rendent des comptes », a-t-il dit.

Notons que l’Invité d’honneur a été le Premier Ministre Edouard Ngirente. «Ce Rapport permettra une agriculture compétitive et une revitalisation du milieu rural grâce à la mise en œuvre de notre Vision axée sur le Plan Stratégique de la Transformation de l’Agriculture Phase 4. Nous pourrons améliorer la productivité et les chaînes de valeur. On créera aussi des emplois. Nous avons créé des infrastructures pour que nos fermiers génèrent des revenus, éradiquent la pauvreté et la faim, jouissent d’une bonne nutrition. Tout cela se réalise à travers les Imihigo (Contrats de Performances) en privilégiant des réponses aux besoins des communautés. Des changements sont palpables. Nous devons accroître notre investissement dans l’agriculture et moderniser nos technologies. Ce rapport demeure important pour les décideurs politiques », a-t-il fait remarquer. (Fin)