Le Rwanda rejette les allégations de HRW sur les rafles en lien avec le Sommet du Commonwealth

La porte-parole du gouvernement Yolande Makolo  a réfuté les accusations de HRW  

Le Rwanda rejette le rapport de Human Rights Watch(HRW) qui l’accuse d’avoir raflé et détenu arbitrairement des personnes homosexuelles et transgenres, des travailleuses du sexe, des enfants des rues dans les mois précédant la Réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth (Commonwealth Heads of Government Meeting, CHOGM).

Ce rapport est intitulé «Rwanda : Rafles en lien avec le sommet du Commonwealth». HRW dit que les victimes ont été détenues dans le centre de transit de Gikondo dans la capitale, appelé «Kwa Kabuga» connu pour ses conditions rudes et inhumaines, dont elle suggère la fermeture de toute urgence.   

Le gouvernement rwandais a d’ores et déjà réagi par l’entremise de sa porte-parole, Yolande Makolo, qui dénonce des allégations planifiées et infondées destinées à ternir la réputation du pays.

«Le rapport de HRW sur le Rwanda est une tentative calculée de nuire à un secteur stratégique de notre économie avec des allégations fabriquées. Le sabotage ne fonctionnera pas parce que les allégations ne sont pas vraies », a réagi via tweeter Yolande Makolo.

«Le Rwanda ne fait aucune discrimination, en droit, en politique ou en pratique, contre l’orientation sexuelle ou de genre», a rappelé Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais.

Dans son rapport, HRW réaffirme que la stratégie du Rwanda visant à promouvoir Kigali pour accueillir les réunions et conférences internationales implique souvent des abus persistants à l’encontre des habitants les plus pauvres et les plus marginalisés de la capitale. 

D’abord prévue en juin 2020, puis reprogrammée en juin 2021, le Sommet du Commonwealth  a finalement été reporté indéfiniment en mai. Selon l’ONG, les partenaires du Rwanda au sein du Commonwealth font face désormais à un choix : «s’exprimer pour défendre les droits des victimes ou rester silencieux alors que la répression à leur encontre se poursuit en leur nom. »

Compte tenu des expériences passées, Human Rights Watch redoute des abus similaires avant la nouvelle date qui sera choisie pour le sommet du Commonwealth. « Enfermer les personnes marginalisées et les maltraiter simplement parce que les autorités pensent qu’elles ternissent l’image du pays viole la dignité humaine. Les dirigeants du Commonwealth ne devraient pas tolérer cela », recommande l’ONG internationale de défense des droits humains.

HRW reconnaît que le Rwanda est l’un des rares pays d’Afrique de l’Est qui ne criminalise pas les relations consenties entre personnes de même sexe. Le vagabondage, la mendicité et la prostitution ne constituent pas non plus des délits. Toutefois, déplore l’ONG, les autorités continuent à utiliser le centre de transit de Gikondo pour emprisonner les personnes accusées de «comportements déviants qui portent atteinte au public», y compris la vente ambulante et le fait de vivre à la rue. (Fin)