«Les 27 Etats africains restants sont encouragés à ratifier l’Accord régissant le Marché Unique du Transport aérien» -Min Kassah-Traoré

Kigali: Jusqu’à présent, 28 Etats africains ont déjà signé l’Accord régissant le Marché Unique du Transport aérien en Afrique (MUTAA), et les 27 Etats restants sont encouragés à le ratifier sans tarder afin d’accélérer la mise en œuvre de la Zone de Libre-Exhange Continentale (ZLEC/CFTA), selon la Ministre Togolaise du Transport, Zouréhatou Kassah-Traoré. Lire son Discours lors de l’ouverture la Conférence sur l’Aviation Africaine en cours à Kigali :

Visite des stands d’Exposition par le Président Kagame et les Invités d’honneur

Permettez-moi, tout d’abord, au nom du Président de la République Togolaise, Son Excellence Faure Essozimna GNASSINGBE, champion du Marché Unique du Transport Aérien en Afrique (MUTAA), d’adresser mes sincères remerciements à Son Excellence, Monsieur Paul KAGAME, Président de la République du Rwanda, à son Gouvernement et, à tout le peuple rwandais pour toutes les facilités qui ont été mises à notre disposition depuis notre arrivée dans cette belle capitale africaine et pour la réussite du présent Sommet sur le Développement des Aéroports.

Je tiens également à remercier, Son Excellence, pour ses actions phares et pour le rôle qu’il a joué, à la tête de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, dans le processus ayant conduit à la mise en place des réformes de notre Institution. Je voudrais aussi lui rendre un vibrant hommage pour sa vision et sa détermination qui ont permis le lancement du MUTAA et la mise en place de la Zone de libre-échange économique et continental.

Mesdames et Messieurs,

Point n’est besoin de démontrer l’importance du MUTAA dans l’adéquation de l’économie africaine. C’est un instrument majeur d’intégration et de développement de l’Aviation africaine. Il n’y a pas de doute à avoir quant aux retombées qu’apportera, à nos Etats, l’application intégrale du MUTAA.

En intégrant nos routes aériennes et en ouvrant le ciel africain avec la mise en œuvre du MUTAA, nous élargissons les voies de la croissance et du développement de notre continent.

Car, un Ciel Unique Africain permettrait :

-une amélioration de la connectivité aérienne entre les villes africaines; avec un accroissement des services directs d’environ 75%;

-une réduction considérable des temps de trajets;

-une réduction des tarifs; l’économie attendue sur les tarifs des passagers tourne autour de 500 millions de dollars par an ;

-un développement durable du transport aérien en Afrique, avec l’ouverture de nouvelles liaisons commerciales;

-une meilleure circulation des personnes et des biens et un renforcement des liens culturels;

-la création de nouvelles opportunités d’affaires; et

-naturellement la création d’emplois.

Tout ceci pour une meilleure intégration économique du Continent, avec pour conséquence la naissance à l’horizon 2063 d’une Afrique intégrée et prospère.

Ainsi donc, pour permettre l’opérationnalisation rapide du MUTAA et faire profiter de ses avantages aux vaillantes populations africaines, le Champion du MUTAA a entrepris des actions dès sa désignation par entre autres :

-la réalisation d’un plaidoyer en vue d’amener l’adhésion de nouveaux Etats. Ainsi, de 23 membres lors du lancement en janvier 2018, le MUTAA compte aujourd’hui 28 pays ;

-l’organisation de la 4ème réunion du groupe de travail ministériel en mai 2018 à Lomé; cette réunion a permis l’adoption et la signature du protocole de mise en œuvre du MUTAA par les Etats ;

-la participation à la réunion d’Abidjan avec les partenaires techniques et financiers; lors de cette réunion un plan d’action pour l’opérationnalisation du MUTAA a été établi ;

-l’implication dans l’organisation de la réunion de Dakar pour la mise à jour du plan d’action et le rapport d’étape des actions mises en œuvre.

Pour poursuivre la marche rapide vers un ciel unique africain, j’invite les Etats ayant signé l’engagement à mettre en œuvre sans plus attendre, les mesures immédiates et les actions requises pour l’opérationnalisation du MUTAA. Il s’agira d’entreprendre les actions suivantes :

-la publication au niveau national de l’engagement solennel relatif à la libéralisation du transport aérien ;

-la notification aux autres signataires de l’engagement ;

-la prise en compte de la Décision de Yamoussoukro (DY) dans les Accords bilatéraux de services de transport aérien ;

-la proposition à la Commission Africaine de l’Aviation Civile d’une compagnie désignée pour les services aériens intra africains ;

-la mise en place d’un Comité National de mise en œuvre de la Décision de Yamoussoukro ;

-la célébration de la date du 14 novembre, date anniversaire de la Décision de Yamoussoukro; et

-la signature du protocole de mise en œuvre du MUTAA.

Par ailleurs, je voudrais en ce moment solennel, au nom du champion du MUTAA, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, saluer l’action de la Banque africaine de développement (BAD) qui a permis, par son appui et son implication, l’élection du nouveau Secrétaire Général de la Commission Africaine de l’Aviation Civile (CAFAC).

J’invite la Banque Mondiale, le Nouveau Partenariat pour le Développement en Afrique (NEPAD), l’African Airelines Association (AFRA), l’Association Internationale du transport Aérien (IATA) et les autres partenaires à continuer leur appui à la réalisation des objectifs du MUTAA. Je voudrais leur demander de poursuivre avec les Etats membres du Marché Unique ainsi qu’avec les Communautés Economiques Régionales (CER) et la Commission Africaine de l’Aviation Civile, le plaidoyer auprès des Etats qui n’ont pas encore signé l’engagement du MUTAA à le faire en vue d’atteindre l’objectif de 40 Etats adhérents d’ici 2020.

J’appelle également les compagnies aériennes à établir des mécanismes de collaboration et d’arrangement commerciaux pour faire profiter des avantages du MUTAA aux passagers du transport aérien africain.

Le bon fonctionnement du marché unique du transport aérien en Afrique va sans doute créer des contraintes en matière d’infrastructures aériennes dans plusieurs aéroports. C’est pourquoi la présente rencontre vient à point nommé pour faire examiner la question de développement des aéroports et d’envisager des esquisses de solution et des propositions pour répondre aux exigences de la demande future d’infrastructures et d’équipements d’exploitation plus modernes.

Mesdames et Messieurs,

Avant de finir mon propos, je me fais le devoir de féliciter les vingt-huit (28) Etats membres du MUTAA pour le choix de l’intégration de l’espace aérien africain; il s’agit de l’Afrique du Sud, du Bénin, du Botswana, du Burkina Faso, du Cabo Verde, du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo, de la Côte d’Ivoire, de l’Egypte, de l’Ethiopie, du Gabon, du Ghana, de la Gambie, de la Guinée, du Kenya, du Lesotho, du Libéria, du Mali, de la Mozambique, du Niger, du Nigeria, du Rwanda, de la Sierra Leone, de l’Eswatini, du Tchad, du Togo et du Zimbabwe.

Pour terminer, je voudrais exhorter les autres pays frères d’Afrique à rejoindre le groupe pour le succès du projet. Je vous remercie pour votre aimable attention. (Fin)