Les employés burundais de “Volcano express” victimes de la fermeture de la frontière avec le Rwanda

Le siège de Volcano express à Bujumbura 

A l’Agence de transport en commun Volcano express, une des agences qui assurent la liaison Bujumbura-Kigali, c’est la désolation totale depuis que le Burundi a décidé unilatéralement de fermer sa frontière avec le Rwanda.

Depuis, le personnel basé au Burundi est occupé à rembourser l’argent aux passagers qui avaient fait des réservations pour voyager vers le Rwanda. Tout est au point mort, selon le journal burundais Iwacu qui livre cette information.  

Dans l’agence, tout semble normal. Des clients ? Non. Plutôt les membres du personnel de l’agence, fait savoir Charles Ntirampeba Bagabo, chef de l’agence. Ils sont nombreux et occupent les bancs qui, en temps normal, sont occupés par des passagers en attendant le bus pour partir vers le Rwanda.

Ce personnel était convoqué pour une réunion, indique le chef d’agence : “Je dois leur faire savoir que les activités sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Je dois les renvoyer pour qu’ils cherchent à s’occuper autrement parce qu’il n’y a plus rien à faire dans Volcano express”.

L’agence comptait 9 employés et avait 2 bus qui faisaient la liaison Bujumbura-Kigali-Kampala. Avant la fermeture des frontières du Burundi vers le Rwanda décrétée le 11 janvier 2024, Ntirampeba Bagabo avoue qu’ils ont eu de la chance parce que les passagers, que ce soit ceux venant de Kigali vers le Burundi ou vice versa, avaient déjà traversé.

Charles Ntirampeba Bagabo  regrette ce qui s’est passé et estime que c’est une grande perte pour l’agence, le personnel et les voyageurs. Le pays aussi. 

“Nous payons du loyer pour nos bureaux ; le personnel ira au chômage avec tout ce que cela provoque comme désagrément ; les passagers ne vont plus faire leurs affaires ou rendre visite à leurs familles et amis de l’autre côté de la Kanyaru ; ils ne vont pas non plus exporter et importer via le Rwanda. Le pays quant à lui va perdre les 144 dollars que les bus payaient à l’entrée comme à la sortie de la frontière”, fait-il observer.

Le patron de l’agence précise en effet que pour ses deux bus, Volcano payait 72 dollars par jour et par bus. “Imaginez alors ce que le pays pourrait perdre si la frontière restait fermée pendant un mois. Le Burundi et le Rwanda sont deux pays frères. La voie des négociations est la seule qui est bénéfique pour les deux peuples”, estime-t-il.

Charles Ntirampeba Bagabo rappelle les bons moments que les Burundais et les Rwandais ont vécu lors de la réouverture des frontières en 2022 qui avaient été fermées en 2015. Et d’appeler les dirigeants des deux pays à tout faire pour ne pas enterrer la fraternité que commençaient à revivre les Burundais et les Rwandais. 

Pour rappel, sur fond d’accusation de soutien à un groupe armé dans l’Est de la République démocratique du Congo, le Burundi a annoncé jeudi 11 janvier 2024 la fermeture de sa frontière avec son voisin rwandais qui nie ces allégations. 

Lors de cette annonce, le ministre burundais de l’intérieur Martin Ninteretse a accusé le Président rwandais Paul Kagame d’être un mauvais voisin. 

Décision qualifiée d’unilatérale par les autorités de Kigali, estimant que la mesure du Burundi viole les principes de coopération régionale et d’intégration de communauté d’Afrique de l’Est. (Fin)