Les secteurs situés sur le sommet de la Crête Congo – Nil continuent d’accuser un niveau élevé de malnutrition aiguë

Le responsable de la santé dans le district de Rutsiro, Pascal Nsasabimana.

Par André Gakwaya;

Musanze: Les secteurs situés sur le sommet de la Crête Congo-Nil continuent d’accuser un niveau élevé de malnutrition aiguë, alors que des efforts ont été fournis pour renforcer les ménages au niveau du revenu. Une telle anomalie sollicite des conseils des chercheurs et experts en malnutrition pour appuyer les solutions locales en cours, selon le responsable de la santé dans le district de Rutsiro, Pascal Nsasabimana.

«En 2010, la malnutrition aiguë dans le secteur de Rutsiro atteignait 60 %. En 2015, le rapport a signalé que la malnutrition aiguë était de 45,8 %. Ce qui signifie une réduction de 14 %. Mais dans la suite, un rapport du PAM a relevé que le district de Rutsiro avait fait un recul, puisque la malnutrition aiguë avait remonté à 53,4%, soit un recul de 7 %. Cette situation pose des problèmes. Le recul résulte sans doute de peu aliments en qualité, qualité, surtout des aliments sains. Pourtant Rutsiro affiche d’autres secteurs qui ont des aliments variés et en quantité suffisante. Parce que les fermiers se consacrent à leurs champs. La différence est que les habitants du sommet de la Crête, eux, sont impliqués dans les mines, les activités théicoles et le tourisme. Ils perçoivent un revenu en argent qui est surtout dépensé dans la consommation des boisons. Car, les aliments sont rares. L’on consomme peu d’aliments et qui ne sont pas de qualité», a-t-il indiqué.

Groupe photo des participants à la rencontre

Nzasabimana a tenu ces propos à Musanze, lors de la présentation aux chargés des Affaires sociales, de la santé et de l’éducation des districts de Rutsiro et Nyabihu d’une étude réalisée par des chercheurs du projet «Histoires pour le changement» ou Projet C4CP du SNV de lutte contre la malnutrition dans le pays.

Nzasabimana a expliqué que la diarrhée à Rutsiro était devenue persistante jusqu’au bord du lac Kivu. Il a été constaté que la cause en était l’absence d’hygiène. Car, les habitants défèquent dans la nature ou faisaient leurs besoins dans la nature. Une grande sensibilisation a été faite et on a obligé chaque ménage à se construire une toilette. Ce qui a été fait.

«Aujourd’hui, suite aux efforts des responsables locaux pour changer la perception des habitants, la diarrhée chronique a disparu dans Rutsiro. La santé s’est améliorée», avoue-t-il.

Il a souligné que la population de secteurs du sommet de la consomme un même aliment non riche. La solution est d’impliquer les commerçants à disponibliser des aliments variés et riches. La population qui tire un revenu de ses diverses activités pourra acheter de bons aliments à consommer. Et la malnutrition aiguë toujours, selon le responsable de la santé, Nzasabimana.

«Nous souhaitons que des experts et de chercheurs en nutrition descendent dans le district de Rutsiro, constatent les solutions locales prises pour éradiquer la malnutrition aiguë dans les secteurs du sommet de la Crête, et nous donnent des conseils appropriés pour mieux faire face à ce fléau», recommande-t-il.

La proposition a été prise en considération.

Par ailleurs, le nombre des mères qui accouchent dans les centres de santé et hôpitaux ont augmenté, ainsi que celles qui font examiner leur grossesse quatre fois. Le planning familial (PF) qui était de 47,6% a augmenté et l’on veut le ramener à 54 % à la fin de 2019. (Fin)