L’Ouganda libère 15 autres ressortissants rwandais

Des Rwandais expulsés de l’Ouganda

Le Gouvernement ougandais a expulsé quinze Rwandais qui ont été incarcérés dans le pays. Les déportés sont arrivés au Rwanda le mercredi 15 septembre 2021 par la frontière de Kagitumba dans le district de Nyagatare accompagnés des responsables de l’immigration et de l’émigration de l’Ouganda.

À leur arrivée au Rwanda, tous les protocoles visant à renforcer les mesures préventives contre le coronavirus ont été observés, y compris le lavage des mains et les tests de température, entre autres. Certains des déportés ont révélé qu’ils avaient été arrêtés par l’armée ougandaise et torturés sur une accusation d’entrée illégale dans le pays.

Cyprien Maniriho, 28 ans, originaire du village de Kabaya, de la cellule de Nkamira, le secteur de Kimonyi, district de Musanze a déclaré qu’il était entré en Ouganda en 2018 à travers la frontière de Cyanika. Il a été arrêté en août 2021 par des soldats ougandais à Mbarara. Maniriho a été détenu pour la première fois à Makenke pendant une journée et plus tard dans un centre de détention à Mbarara. Il a été accusé d’entrée illégale en Ouganda et a passé 21 jours en détention.

Bosco Nyandwi est un autre déporté qui est allé en Ouganda en 2018 pour gérer des affaires dans le district de Sambya. Nyandwi a été arrêté le 19 août 2021 sur le chemin de Kampala. Nyandwi a d’abord été arrêté à Mbarara sur la même accusation d’entrer dans le pays illégalement.

Récemment le 8 septembre 2021, le Rwanda a reçu 16 ressortissants expulsés d’Ouganda à travers la frontière de Cyanika dans le district de Burera après avoir été torturés et dépossédés de leurs objets de valeur.

La plupart des expulsés ont été détenus dans des centres de détention de la Direction du renseignement militaire  (CMI Chieftaincy of Military Intelligence). Depuis 2017, des Rwandais ont été enlevés par le CMI ougandais les accusant d’être des espions du Rwanda.

Autrefois alliés mais en froid depuis quelques années, les deux pays voisins s’accusent mutuellement d’espionnage, d’assassinat politique et d’ingérence. Le Rwanda avait publiquement accusé l’Ouganda d’enlever des Rwandais et de soutenir des rebelles voulant renverser son gouvernement alors que l’Ouganda assure ne pas soutenir les rebelles hostiles à Kigali. Ses services ont accusé des Rwandais d’Ouganda d’espionnage et certains d’entre eux ont été arrêtés ou expulsés.

Les tensions entre le Rwanda et l’Ouganda ont provoqué la fermeture de la frontière entre les deux pays, un point de passage essentiel au commerce dans la région. Dans la foulée, le Rwanda a brusquement interdit à ses ressortissants de traverser la frontière commune, frontière également fermée aux Ougandais souhaitant exporter au Rwanda.

Plus tard, l’Angola soutenu par la RDC a lancé des médiations pour normaliser les relations entre le Rwanda et l’Ouganda, ce qui a conduit à la signature du protocole d’accord de Luanda le 21 août 2019. Malgré les efforts pour  matérialiser l’accord, le CMI poursuit la détention arbitraire et illégale des Rwandais dans ses locaux. (Fin).