«L’UE apprécie la capacité du leadership du Rwanda à promouvoir la réconciliation post-Génocide » – Ambassadeur Nicola Bellomo

L’Ambassadeur de l’UE Nicola Bellomo et le Staff de la Délégation posent une gerbe de fleurs au site mémorial de Gisozi/Kigali

Kigali: Le Génocide des Tutsi du Rwanda est quelque chose d’inimaginable et les pays de l’Union Européenne (UE) apprécient la capacité du leadership du Rwanda à promouvoir la réconciliation post-Génocide, selon l’Ambassadeur de l’Union Européenne à Kigali, Nicola Bellomo (N.B.) pendant que lui et son staff visitaient cet avant-midi le site mémorial de Gisozi où reposent plus de 250 mille victimes Tutsi. Lire son interview à ARI recueillie par André Gakwaya.

ARI – Quel est le sens de la visite du personnel de l’Ambassade de l’UE à Kigali sur ce site mémorial de Gisozi ?

N. B. – Dans le cadre de la Commémoration du 25ème anniversaire du Génocide des Tutsi, la Délégation de l’Union Européenne (UE) a considéré urgent de se joindre à la Commémoration en plus des Commémorations officielles auxquelles le Président de la Commission Européenne a pris part le 07 Avril dernier. Nous avons organisé aussi une Commémoration à la Délégation parce que nous avons 14 collègues de la Délégation qui ont été tués pendant le Génocide. On a déjà une Commémoration avec le Président de l’UE auprès de la Délégation. Aujourd’hui, on a décidé de faire une visite au Site mémorial de Gisozi avec tout le staff de la Délégation. Cela nous permet encore une fois de nous réunir autour de cette tragédie pour ne pas oublier tout d’abord, et vraiment pour donner un sens à note travail. Nous, on travaille comme une mission diplomatique à l’UE pour promouvoir les valeurs de paix, de fraternité, de paix, d’égalité, Cela nous permet de donner un sens à notre travail. C’est aussi une source de motivation parce que ce qui s’est passé ici au Rwanda ne doit pas être oublié tout d’abord. Mais doit servir comme un message fort pour nous, et pour les générations futures. C’est dans cet esprit que nous avons décidé de faire cette visite avec tout le staff de la Délégation bien évidemment. C’est un mélange d’expatriés, mais aussi de collègues rwandais qui sont bien évidemment plus affectés par cette tragédie. Aujourd’hui, on a décidé de venir déposer une couronne de fleurs ici au mémorial et pour témoigner du respect aux victimes et à leurs familles, encore une fois avec l’espoir que cela ne se reproduira plus jamais dans le monde. Il faut aussi que le Rwanda puisse être vraiment un exemple de réconciliation. Ce qui s’est passé au Rwanda en 1994 est déjà quelque chose d’inimaginable. Mais nous aussi, on est particulièrement touché par la réconciliation, par la capacité de ce pays et de son leadership à promouvoir cette réconciliation qui considère tous les citoyens sur un même niveau.

ARI – Est-ce que les pays européens sont prêts à créer des lois contre l’Idéologie du Génocide et contre le négationnisme ?

N.B. – Evidement cela reste une décision souveraine de nos Etats membres. Ce n’est pas une question sur laquelle on exerce une autorité au niveau de l’UE. Mais je pense que la Belgique et le Premier Ministre a annoncé, il y a quelques jours ici à Kigali, cette loi qui vient d’être passée au niveau du Parlement en Belgique. Mais en ce qui concerne le support de l’UE, c’est un acquis. L’UE est à coté du pays notamment dans cette mission de réconciliation. Bien évidemment, nos pays membres sont aussi occupés à collaborer avec les autorités rwandaises, notamment avec les autorités de la justice, pour traduire en justice les génocidaires qui sont toujours dans certains pays. Donc, je suis sûr qu’il y aura la collaboration de nos Etats membres dans ce sens. (Fin)