«Promouvoir des solutions africaines par la cohérence et le dialogue» -Min. Sameh Choukry

Le Ministre Sameh Choukry (au milieu) durant lson entretien avec les 40 journalistes africains.

Par André Gakwaya;

Caire: Face aux conflits que connaît l’Afrique et à l’instabilité dans certains pays du continent, le Ministre des Affaires étrangères de l’Egypte comme pays qui assure la présidence en exercice de l’Union Africaine prône des solutions africaines axées sur la cohérence et le Dialogue, a établi ARI.

«Comme journalistes africains, vous êtes au Caire au moment de la Coupe Africaine des Nations (CAN). Chaque pays se sent concerné par l’événement.

Nous acquérons de l’expérience. Nous devons nous éloigner de la violence. Pour ce qui est des pays en crise, il n’est pas besoin de faire des interventions militaires. Il faut œuvrer pour la légitimité internationale. Nous félicitons les frères Soudanais pour l’accord de paix qu’ils ont conclu et pour la sauvegarde des frontières qu’ils assurent. Ce qui se passe doit se faire avec l’accord du Peuple Soudanais exhorté à façonner son avenir. Il faut nous donner la capacité d’acquérir d’autres expériences pour mieux nous connaître comme Africains. Nous devons toujours trouver des solutions pour améliorer notre mode de vie», a-t-il indiqué.

Certains des cadres du Ministere des Affaires etrangeres

Il a tenu ces propos alors qu’il recevait à son bureau au Caire quarante journalistes des pays africains en visite en Egypte pour deux semaines.

Il a ajouté que l’Egypte a des relations enracinées avec l’Afrique et qu’il y a une vraie volonté politique d’entreprendre des démarches pour consolider la paix.

«Nous voulons privilégier les intérêts communs et le respect mutuels entre Africains, réaliser les aspirations de l’ensemble du continent, trouver des solutions aux crises, avancer dans le domaine industriel. Mon vice-ministre est chargé des Affaires africaines. On forme des commissions conjointes pour trouver des cadres légaux», a-t-il poursuivi.

Le Ministre Choukry a rappelé que le Président Sisi a donné beaucoup d’importance à tous les événements africains en tant que Président en exercice de l’UA, et qu’il a reçu la visite de ses nombreux homologues. Lui-même a visite toutes les régions d’Afrique et travaillé sur les programmes de l’Agenda 2063.

Interrogé sur la crise en Libye, le Président égyptien a reconnu que les peuples libyen et égyptien sont des frères, et que leur relation est claire. Seulement la crise en Libye a un poids sur l’Egypte, car il s’agit d’une situation instable avec des interactions politiques.

«Le Représentant de l’ONU aide à trouver une solution politique et une stabilité en Libye. Malheureusement le Parlement en place et le Conseil présidentiel ne préparent pas le pays à passer de la transition aux élections pour réaliser les aspirations du peuple libyen. Nous avons eu des entretiens avec les pays voisins de la Libye, comme l’Algérie. Ils ont réitéré la nécessité de poursuivre le rôle joué par l’Egypte pour faire face au terrorisme issu des groupes armés de l’Est, et d’y mettre fin. Il y a un espace des eaux territoriales difficiles à gérer. Le terrorisme va dans les pays du Sahel. Les victimes sont des officiers de la police et de l’armée. On a subi des assauts contre les pèlerins qui se dirigeaient vers les couvents. A travers la coopération, il faut suivre les efforts déjà faits et le travail de l’UA et du Représentant de l’ONU. Mais avec beaucoup de groupes armés actifs qui s’intensifient autour de Tripoli, cela a pris la forme d’activités militaires. Nous devons trouver des accords et des solutions. Surtout qu’il y de grandes quantités d’armes sans le contrôle du Gouvernement. Cela oriente le pays vers une direction non souhaitée», a expliqué le Ministre Choukry.

Lors du dernier Sommet de l’UA au Niger, le Président Sisi a tenu une réunion avec les pays voisins de la Libye et a encouragé à plus de flexibilité, loin de l’idéologie intégriste, des idées perverses et de l’extrémisme.

«Nous demandons la non ingérence dans les affaires libyennes. Les pays africains sont capables d’aider les Libyens à sortir de la crise. Pour combattre le terrorisme, il faut commencer par l’éradication des idées et les perceptions perverses ancrées dans des esprits. Il faut traiter avec toutes les groupes terroristes, changer les discours extrémistes, et les moyens de communications, arrêter les tentatives des financements des mouvements terroristes. Il faut du parallélisme au niveau des autres secteurs. Parce que la pauvreté et le besoin poussent les jeunes vers le terrorisme à des fins d’avoir de l’argent », a encore souligné le Ministre égyptien des Affaires étrangères.

Il a rappelé que le Président Sisi insiste sur les investissements dans l’infrastructure et l’énergie, ainsi que les routes qui relient les pays afin que les jeunes bénéficient des opportunités de travailler. Et surtout qu’il y ait plus de solidarité pour la bonne éducation et la bonne santé afin que les jeunes demeurent une force productrice de la société.

«Chaque Etat doit avoir son programme national pour montrer la possibilité d’innover et d’être relié par l’intégrité. La migration des jeunes est liée au chômage. Les jeunes doivent rester en famille et dans le milieu qu’ils connaissent, loin du trafic humain et des crimes transfrontaliers», a insisté Choukry.

Il a aussi abordé le processus de paix entre l’Egypte et l’Ethiopie en ce qui concerne le différend lié au barrage de la Renaissance.

«Il y a une évolution pour nous débarrasser des problèmes politiques et de l’héritage négatif du passé. Les relations entre l’Egypte et l’Ethiopie sont importantes pour la paix dans la Corne de l’Afrique. Nous devons renforcer la coopération économique. Tout différend a un impact négatif sur les deux pays.

Nous envisageons de concevoir des relations plus solides entre nos pays. Il y a des négociations à poursuivre pour le barrage. Car, les fruits ne sont encore en place. Certes, il faut élever le niveau de vie du citoyen éthiopien.
Mais nous n’avons de pluies. Nous avons essayé de contourner les dangers du projet de barrage. L’Ethiopie peut essayer de contourner l’impact négatif du barrage au Soudan et en Egypte, et suivre les règles internationales, parvenir des accords qui n’inquiètent pas et qui sont basées sur la bonne foi. L’eau est une ressource vitale ici et qui a fait l’objet de longues négociations.

Nous espérons arriver à un point commun d’intersection à tel pont que chacun peut prendre une décision. Il y a un lien direct entre les deux pays. On peut avoir des projets intégrés d’énergie. Il faut une meilleure compréhension de tous les dossiers et problèmes, et non pas seulement ceux liés au barrage de la Renaissance», a expliqué le Ministre Sam eh Choukry. (Fin)