La police néerlandaise a annoncé l’arrestation d’un Rwandais soupçonné d’avoir participé au génocide commis contre les Tutsis dans son pays en 1994.
L’homme a été arrêté et placé en garde à vue mardi après qu’un mandat d’arrêt contre lui ait été délivré sur base de soupçons de participation au génocide, a indiqué le parquet néerlandais.
Le suspect prétendait être un ancien employé de banque et propriétaire d’une pharmacie à Kigali en 1994, selon toujours le parquet national néerlandais.
La police néerlandaise n’a pas révélé l’identité du suspect dont les rapports des Pays-Bas indiquent qu’il s’agit de Joseph Mugenzi Le suspect âgé de 71 ans vit aux Pays-Bas depuis 2000 où il a également assumé le rôle de président des FDU-Inkingi, un parti politique en exil.
Joseph Mugenzi avait été jugé et condamné par contumace au Rwanda par un tribunal Gacaca pour crimes de génocide. Il est toutefois éligible à un nouveau procès s’il devait être extradé vers le Rwanda. Les Pays Bas ont déjà extradé certains suspects de génocide au Rwanda. C’est le cas de Jean Claude Iyamuremye et Jean-Baptiste Mugimba en 2016.
Les Pays-Bas sont aussi dotés d’une loi de « compétence universelle », permettant de poursuivre des individus suspectés de crimes de guerre, s’ils résident aux Pays-Bas. Une Néerlandaise d’origine rwandaise, Yvonne Basebya, a été condamnée en 2013 à 6 ans et huit mois de prison pour incitation au génocide. C’est aussi le cas de Mpambara Joseph condamné à la perpétuité aux Pays Bas.
Selon le parquet néerlandais, le fugitif qui vient d’être arrêté avait obtenu l’asile en 2000. Cependant, en 2013, le Service de l’immigration et de la naturalisation a révoqué le titre de séjour qui lui avait été accordé après que le ministère néerlandais des Affaires étrangères ait publié un message officiel à son sujet.
Les Pays-Bas avant fait savoir qu’ils allaient lancer des procédures pour retirer la nationalité ou le statut de réfugié à plusieurs membres de la communauté rwandaise, installés de longue date sur le territoire néerlandais. Raison de cette mesure d’exception : les Pays-Bas affirment ne pas vouloir devenir un refuge pour les personnes ayant commis des crimes internationaux (génocides, crimes de guerre, crimes contre l’humanité, etc.). (Fin).