WFDay 2023 à Buhabwa: L’eau issue des dams et des forages a redonné vie aux fermier et à leur bétail

André Gakuba Ndagijimana, Expert du développement des coopératives et des chaînes de valeur.

Buhabwa, Kayonza: Le fermier Emmanuel Rutayisire obtenait seulement cinq litres de lait par vache avant la réhabilitation des dix dams par le Projet KIIWP dans le secteur Murundi, district de Kayonza. KIIWP est un projet intégré du Gouvernement rwandais mis en place dans ce district pour y installer des infrastructures en eau pour le fermier et le bétail.

Avant ce projet, il y avait une forte mortalité du bétail en saison sèche. Car, les vaches n’avaient ni pâturages, ni eau à boire. Pour survivre, la vache et le berger devaient effectuer une grande distance d’aller et retour sur la rivière Akagera.

Avec la mise en place du dam de Buhabwa et la disponibilisation de l’eau, Rutayisire est passé de cinq litres de lait pour cinq vaches à 40 litres à raison de 300 Frw le litre. Ce qui représente un rendement de 1500 Frw à 1200 Frw par jour pour ses 5 vaches. Le revenu a donc augmenté. L’éleveur commence à transformer son élevage en achetant des vaches d’un plus grand rendement en lait.

Emmanuel Rutayisire, éleveur

Les avantages se lisent aussi dans une agriculture qui recourt à des pratiques plus productivesen plus de l’élevage. Dans le marais de Rwakabanda où s’est tenue la célébration de WFDay 2023, des fermiers témoignent que la récolte du maïs s’annonce prometteuse grâce à l’utilisation des intrants et des formations reçues. 

Nshimiyimana Ildephonse, 25 ans, marié, récolte sept sacs de maïs de 100 kg chacun sur quatre portions de terre aménagées. Avant les intrants et les formations reçues, sa récolte était minable. 

Selemani Nsabimana, son voisin, cultive cinq portions de terre aussi qui lui donnaient trois sacs avant le recours aux intrants et les formations. Actuellement, il obtient six sacs sur le meme espace. C’est dire qu’il est passé d’un revenu de 45 mille Frw à 200 mille Frw à récolte.

Pour André Gakuba Ndagijimana, agroéconomiste, spécialiste du développement des coopératives et expert du développement des chaînes de valeur, qui s’occupe du dam de Buhabwa au sien du Projet KIIWP, le dam de Buhabwa a été réhabilité par le Projet KIIWP pour irriguer et aménager les versants des collines. 

Ce projet KIIWP a réhabilité un total de quinze autres dams, dont dix qui sont dans le secteur Murundi. Le Projet KIIWP a pour mission de lutter contre la sécheresse. Sa première phase a consisté à rendre disponible l’eau pour le bétail. 

Des partenaires de la FAO, PAM, PNUD, IFAD, visitent Buhabwa lors du WFday 2023.

Un autre projet dénommé PEDERCIU existait avant 2003 et avait construit quinze dams devenus inutilisables. Il a fallu KIIWP pour les réhabiliter. Le secteur de Murundi compte dix dams qui ont été réhabilités pour abreuver ses 17800 vaches, dont 60 % dont dans le seul secteur Murundi.

« Le Projet KIIWP est devenu une réponse contre la mortalité élevée du bétail en saison sèche. Des vaches meurent par manque d’eau et de pâturages. Avec le projet KIIWP, la mortalité a stoppé. Car l’eau et les pâturages ont été rendus disponibles. KIIWP a été financé par une crédit de 2,4 milliards Frw accordé au gouvernement rwandais par IFAD (Fonds International de développement de l’agriculture). La construction du seul dam de Buhabwa a absorbé 300 millions Frw. Tous les dams n’ont pas les mêmes dimensions. Buhabwa n’est pas le plus grand dam. C’est le dam de chez Mgr qui affiche les plus grandes dimensions. Ce qui est intéressant, c’est que toutes ces dams réhabilités ont de l’eau, une eau recueillie à partir des versants des collines lors des périodes de pluies », a dit l’Expert Gakuba.

Il a précisé que le dam de Buhabwa a une capacité de 10980 mètres cubes remplis progressivement durant deux à trois trimestres comme c’est le cas maintenant. 

Dans la proximité non lointaine, le Projet KIIWP réalise des forages pour eau de bétail et des fermiers. L’avantage de l’eau de forage est qu’elle ne s’épuise pas. Elle est stockée, puis distribuée.

Des comités de gestion des dams ont été créés pour la maintenance de cette infrastructure vitale. Le fermier verse 200 Frw par mois par vache. L’agriculteur consommateur s’acquitte d’une contribution convenue.

Des formations ont été dispensées aux membres des comités pour la bonne gestion de l’eau. Déjà des arbres fruitiers ont été plantés sur 1300 ha de terrasses par KIIWP qui a renforcé la collecte de l’eau et la lutte contre l’érosion.

« Dans la première phase, 2,4 millions $ ont été déboursés pour les travaux. Un montant de 4 millions Fw ont été consacrés aux semences et au renforcement des capacités des coopératives, à la lutte contre l’érosion et à l’entretien du sol. Il existe un système de pompage par énergie solaire pour fournir l’eau. On compte au total vingt forages réalisés qui donnent de l’eau pour les habitants et le bétail », a informé l’Expert Gakuba. 

Un dam qui a réduit la mortalité du bétail ;

Le dam de Buhabwa a été visité par le Ministre en charge du MINAGRI et les Responsables des agences onusiennes (FAO, PAM, IFAD, PNUD), USAID via le Projet Hinga Wunguke, et d’autres partenaires, ainsi que le Secteur Privé, qui apportent tous un appui pour fournir l’eau au fermier et au bétail. C’est un geste de très haute valeur de fournir de l’eau pour le bétail et le fermier dans une zone sans source d’eau si ce n’est que par forage ou par captation des eaux de pluies à partir des versants des collines. (Fin)