70% des enfants malnutris aigus en RDC n’ont pas eu accès au traitement en 2021

La situation sur l’émaciation en République Démocratique du Congo (RDC) demeure préoccupante depuis les dernières décennies. La RDC est un des dix pays qui représentent 60% de la charge mondiale de l’émaciation chez les enfants de moins de 5 ans.

La prévalence nationale de l’émaciation a significativement diminué passant de 16% en 2001 à 6,5% en 2018 avec 2,0% pour la forme sévère. Cette diminution est due aux activités multisectorielles (nutrition, WASH, sécurité alimentaire, santé) coordonnées par le PRONANUT et les partenaires. Les provinces d’Ituri (6,1%) et du Nord-Ubangi (6,1%) ont les prévalences de l’émaciation sévère les plus élevées. En 2022, on estime à 2,8 millions le nombre de personnes souffrant de malnutrition aiguë globale, dont 1,2 million d’enfants de moins de cinq ans (HRP, 2022).

La RDC a adopté les Objectifs de développement durable qui ont intégré les objectifs de l’Assemblée mondiale de la santé visant à réduire la proportion d’enfants souffrant d’émaciation à <5% d’ici 2025 et <3% d’ici 2030. La couverture annuelle du traitement des enfants souffrant d’émaciation sévère est en moyenne de 30 % depuis 2016 et la couverture géographique est de 27% en 2021.

En raison des difficultés de ressources inhérentes à l’approche standard de prise en charge de la malnutrition aiguë, de nombreuses organisations dont l’UNICEF, en collaboration avec le Gouvernement de la RDC, expérimentent des protocoles alternatifs simplifiés de la prise en charge de la malnutrition aiguë telles que recommandées par le niveau global.

Ces approches simplifiées permettraient de traiter plus d’enfants malnutris aigus dans un contexte de ressources limitées tout en améliorant la performance et l’efficacité du programme. De ce fait, le PRONANUT a opté pour la mise en œuvre de l’approche simplifiée de traitement de la malnutrition aiguë avec 4 adaptations. Cette nouvelle approche va permettre de lever la barrière de la distance et rapprocher les soins des populations dans le besoin. Dans les zones très pauvres, des transferts monétaires inconditionnels ont été mises en place pour renforcer la résilience des familles et réduire les rechutes après traitement des enfants malnutris.

La RDC fait partie des pays retenus au niveau global pour faire partir de l’Initiative « Global Action Plan on Child Wasting » (GAP Wasting), initiée par le Secrétariat Général des Nations Unies impliquant et 5 agences (UNICEF, FAO, PAM, OMS et UNHCR). L’initiative intègre les interventions des systèmes de santé, alimentaire, d’eau d’hygiène et d’assainissement et de protection sociale pour accélérer la réduction de l’émaciation. (Fin)