Kwibuka30: Le Député Américain Trent Kelly souligne l’exigence de désigner le Génocide des Tutsi par son perme propre

le Député Américain Trent Kelly

Lors de la 30ème Commémoration du Génocide des Tutsi du Rwanda par la Communauté rwandaise et les amis du Rwanda hier au Capitole à Washington D.C pour honorer plus d’un million de civils innocents tués lors du Génocide de 1994 contre les Tutsi, le Député Américain Trent Kelly a souligné l’exigence de désigner le Génocide des Tutsi par son perme propre.

«Les faits sont les faits, ce n’est pas le génocide rwandais, c’est le génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda. J’appelle l’administration du Département d’État à désigner exactement ce génocide par son terme propre. J’ai présenté une résolution parlementaire appelant les États-Unis à adopter la définition officielle de ce génocide. Nous avons l’obligation morale de veiller à ce que les leçons de l’histoire ne soient pas oubliées et que les voix des victimes soient entendues », a indiqué le Député Trent Kelly.

Étaient également présents à cette commémoration des membres du corps diplomatique, des législateurs et des universitaires, entre autres dignitaires. L’appel de Trent Kelly est le dernier signe d’une série d’appels lancés au gouvernement américain pour qu’il adopte le nom officiel du génocide contre les Tutsi.

La Députée Sheila Cherfilus-McCormick a souligné que le génocide de 1994 contre les Tutsi est un signal d’alarme mondial, appelant en outre à des efforts collectifs pour empêcher qu’il ne se reproduise, « tout en reconnaissant également la transformation remarquable du Rwanda, d’un État quasiment en faillite à une nation modèle. J’ai été impressionné par les progrès de votre administration sur le front du développement, en luttant contre la corruption et en améliorant la gouvernance. Je félicite le Président Paul Kagame et les Rwandais pour leur leadership et leur engagement à construire le Rwanda que nous voyons aujourd’hui et qui sert de modèle à d’autres pays.

Vue partielle de la salle

Le 07 avril, alors que les Rwandais et le monde entier commémoraient pour la 30ème fois le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, le gouvernement du Rwanda a reçu de nombreux messages de solidarité du monde entier, mais un message controversé, un message sur X (ancien Twitter) du Secrétaire d’État américain Antony Blinken a créé une tempête sur les réseaux sociaux. Comme il l’a fait auparavant, Blinken n’a pas qualifié cela de génocide de 1994 contre les Tutsi.
Mais au Capitole, Corina Sanders, Sous-Secrétaire adjointe aux Affaires africaines au Département d’État américain, a soutenu que toute tentative de déformer les archives historiques à des « fins politiques » devait être combattue.

«Alors que nous nous associons à la mémoire des victimes et réaffirmons notre soutien au peuple rwandais dans ses efforts continus d’unité et de renouveau, nous nous opposons à toute tentative de déformer le passé historique à des fins politiques. En particulier, nous nous opposons fermement à toute négation ou minimisation du génocide qui a ciblé les Tutsis », a-t-elle déclaré.

Lors de l’événement de commémoration au Capitole à Washington D.C, des témoignages, des chansons et des discours ont reflété le parcours de transformation du Rwanda au cours des 30 dernières années. D’autres activités comprenaient des tables rondes autour de l’émergence d’une nouvelle génération de Rwandais engagés dans un avenir sans haine et sans division.

Le Député Jonathan Jackson a également salué le leadership du Président Kagame, en particulier pour avoir transformé le Rwanda en une nation modèle.

«Je félicite le Président Paul Kagame pour son leadership en guidant le pays vers la guérison, la réconciliation et l’unité. Son courage, son dévouement et sa capacité à faire du pays l’un des pays à la croissance la plus rapide au monde doivent être salués. Le Rwanda continue d’être une phare pour de nombreux pays africains et à travers le monde », a-t-il dit.

Le Ministre rwandais de la Justice, Emmanuel Ugirashebuja, a partagé son point de vue sur la manière dont le souvenir et l’hommage aux victimes du génocide de 1994 contre les Tutsi constituent une étape cruciale dans la prévention de futurs génocides.

«Il est de notre devoir de nous souvenir des victimes, d’honorer leur résilience et de veiller à ce que leurs histoires restent gravées dans notre conscience collective. Ce faisant, nous rendons non seulement hommage à ceux qui ont souffert, mais nous posons également les bases pour empêcher que de telles atrocités ne se reproduisent », a-t-il relevé.

Mathilde Mukantabana, l’Ambassadrice du Rwanda aux États-Unis, a dit : « Nous devons accroître la coopération et les partenariats pour faire face à ce fléau. Nous devons rester vigilants et oser parler lorsque des gens tentent de réécrire et de brouiller notre histoire ».

Comme l’a souligné précédemment l’ambassadeur Olivier Nduhungirehe, envoyé du Rwanda aux Pays-Bas et ancien représentant permanent adjoint auprès des Nations Unies (2010-2015), selon la Convention sur le génocide de 1948, le génocide est un crime commis « dans l’intention de détruire, en totalité ou en en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, en tant que tel ». Cela signifie que ce crime, a-t-il souligné, contrairement aux crimes contre l’humanité ou aux crimes de guerre, requiert une intention particulière, car il doit être commis contre les membres d’un groupe spécifique, ciblés pour ce qu’ils sont, avec l’intention de les effacer de la terre.

Par conséquent, a expliqué Nduhungirehe, sur la base de cette définition, il est impossible que le génocide au Rwanda ait pu cibler « les Tutsis, les Hutus, les Twas et d’autres », à moins que le Secrétaire Blinken ne suggère qu’il y a eu trois génocides distincts – un contre chaque groupe, ou un seul génocide contre le groupe national rwandais, ce qui signifierait que les victimes ont été ciblées, non pas pour leur « ethnicité », mais pour leur nationalité rwandaise. « Et nous savons que les deux options sont historiquement fausses. »

Deuxièmement, a noté Nduhungirehe, le crime de génocide dans un lieu spécifique doit être établi par un tribunal.
Dans le cas du Rwanda, a-t-il dit, le génocide a été établi par la Chambre de première instance du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) dans son tout premier jugement « Akayesu » du 02 Septembre 1998.

Dans ce dernier jugement, a rappelé Nduhungirehe, le tribunal a conclu que « le crime de génocide a effectivement été commis au Rwanda en 1994 contre les Tutsis en tant que groupe ». Huit ans plus tard, dans un constat judiciaire daté du 16 juin 2006, la Chambre d’appel du TPIR a confirmé tous les jugements antérieurs en estimant que c’était un « fait de notoriété publique » qu’ « il y a eu un génocide au Rwanda contre le groupe ethnique Tutsi ».

Troisièmement, a-t-il souligné, le génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994 a également été reconnu par l’ONU.
Le crime a été reconnu pour la première fois par le Conseil de sécurité de l’ONU, par le biais de la résolution 2150 du 16 avril 2014, puis par l’Assemblée générale de l’ONU dans une décision du 26 janvier 2018 et une résolution du 20 avril 2020, dans lesquelles l’Assemblée générale a réaffirmé le 07 avril de chaque année, « comme la Journée internationale de réflexion sur le génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda ». (Fin)

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