Le Rwanda restitue les corps de deux soldats congolais tués dans des échanges de tirs

Le gouvernement rwandais a remis à la République démocratique du Congo (RDC) ses deux soldats qui ont été abattus récemment à Rubavu.

Les deux soldats de l’armée congolaise ont été abattus au Rwanda à différents moments le 19 novembre 2022 et récemment le 3 mars 2023.

Ils ont été abattus dans le secteur de Gisenyi alors qu’ils ouvraient le feu sur des militaires rwandais qui montaient la garde à la frontière commune dans le district de Rubavu, dans la province de l’Ouest du Rwanda. 

Les deux soldats abattus incluent Kasereka Malumalu et Sambwa Nzenze Didier qui  sont inscrits régulièrement dans l’effectif des FARDC (Forces Armées de la RDC).

La RDC a initialement dit que Kasereka Malumalu n’est pas un soldat des FARDC. Cependant, une évaluation réalisée plus tard a établi qu’il faisait partie des soldats disparus avant d’être abattu à la frontière commune en tentant de tirer sur des soldats rwandais. On dit que Kasereka Malumalu était ivre à l’époque.

Le deuxième soldat a été abattu le 03 mars vers 15h30 du côté rwandais de la frontière après qu’il ait tiré sur des militaires rwandais dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays.

Les dépouilles mortelles de ces deux soldats ont été retirées de la morgue de l’hôpital de Gisenyi et remises aux dirigeants de la RDC et du Mécanisme conjoint de vérification élargi, organe de la CIRGL chargé du monitoring de la situation sécuritaire et humanitaire dans les 12 pays de la région des Grands lacs. 

Le Mécanisme conjoint de vérification élargi a également reçu des armes à feu et des munitions utilisées par ces deux militaires congolais qui ont été neutralisés par l’armée rwandaise.

Les forces rwandaises ont déjà abattu trois militaires congolais depuis mi-juin 2022. Dans les trois cas, les autorités rwandaises ont expliqué que les militaires tués ont  franchi la frontière et commencé à tirer sur les tours de garde de l’armée rwandaise, ses militaires, les agents de l’immigration et des civils.

Depuis la résurgence du M23, Kigali et Kinshasa ne cessent de s’accuser mutuellement de provocation et de sabotage. 

Kinshasa accuse Kigali de soutenir la rébellion du M23 qui s’est emparée de plusieurs localités du territoire de Rutshuru  et de Masisi à la frontière entre la RDC, l’Ouganda et le Rwanda.

Le Rwanda nie ces allégations et reproche aux dirigeants congolais de collaborer avec les génocidaires rwandais FDLR en leur fournissant des uniformes, armes et munitions dans le but de “déstabiliser son territoire”.

À plusieurs reprises, les autorités rwandaises ont déclaré que des avions de chasse de son voisin de l’ouest ont violé son espace aérien. Dans un seul cas, l’armée rwandaise a tiré sur un avion de chasse congolais.

Les leaders de la sous-région peinent toujours à trouver une solution à la crise sécuritaire qui prévaut dans l’est du vaste pays de l’Afrique centrale et à réconcilier les deux voisins des Grands-Lacs d’Afrique et membres du bloc économique de l’Afrique de l’est. (Fin)