RBC à Rwamagana: «Les nouvelles infections du VIH/SIDA atteignent 33 % chez des jeunes de 15 à 24 ans» -Dr Gilbert Mutuyimana

Dr Golbrt Mutuyimana 

Rwamagana: Le Centre Biomédical du Rwanda (RBC) a réuni ce 28 Avril les élèves de cinq écoles secondaires du centre de Rwamagana pour rehausser leurs connaissances en matière de lutte contre le VIH/SIDA. Et le Directeur de l’Hôpital de Rwamagana, Dr Gilbert Mutuyimana, a informé que selon une étude réalisée par RBC en 2019, les nouvelles infections du VIH/SIDA atteignent 33 % chez un échantillon de jeunes de 15 à 24 ans. Une telle hausse exige plus d’engagement à agir pour protéger la jeunesse.

« Quand on se livre à des rapports sexuels non protégés avec une personne infectée, il y a 95 % de possibilités d’attraper le VIH/SIDA. Il est important d’approcher les jeunes et les sensibiliser à l’urgence de pratiquer des rapports sexuels protégés, de se faire tester pour connaître son statut sérologique. En cas de séropositivité, on se soumet au régime des ARV. Si l’on est testé négatif, on prend des précautions pour observer la continence, la fidélité, ou des rapports protégés. Quand on prend des ARV correctement, le virus finit par s’avérer indétectable et intransmissible. Quand une mère est enceinte ou allaitante alors qu’elle est séropositive, elle prend des ARV pour ne pas infecter son enfant. Le virus ne peut pas être pathogène pour contaminer l’enfant. Car, il est annihilé. Les jeunes devraient aussi se soumettre à la circoncision qui réduit le risque d’infection à 60 %. Il est bon que les jeunes demeurent sains dans le corps afin de préparer leur avenir », a insisté Dr Mutuyimana.

Il a rappelé que la circoncision peut être pratiquée chez les mâles à tout âge : bébé, enfant ou adulte et même après 50 et 60 ans. Les hommes âgés ne doivent pas craindre de se faire se faire circonscrire quand ils ne l’ont pas fait plus tôt.

Le Dr Mutiyimana a rappelé que le test était rapide. « Oraquick » peut été fait par toute personne qui veut connaître son statut sérologique en 20 minutes. Les orientations sont sur le paquet. On peut même le faire à domicile. Si on remarque qu’on positif, l’on est conseillé de se rendre au Centre de Santé pour recevoir les directives de traitement à observer.

« Pour les personnes mariées, la réponse n’est pas la séparation en cas de couple discordant. L’un des conjoints testé positif prend correctement les ARV pour ne pas contaminer son partenaire, juste comme le fait la mère enceinte ou allaitante pour ne pas contaminer son enfant. L’on pratique ainsi une double protection en donnant un traitement à l’autre partenaire non infecté », a indiqué Dr Mutuyimana.

Pour la Vice-Maire Jeanne Umutoni chargée des affaires sociales, la sensibilisation contre le VIH/SIDA se fait en direction de la jeunesse non scolarisée et scolarisée. 

« Nous descendons dans les communautés de base pour toucher les jeunes nos scolarisés. Nous avons des centres des jeunes : là, le condom est distribué gratuitement. La circoncision y est gratuite aussi. Ensuite nous dispensons des messages de sensibilisation pour faire face au VIH/SIDA. Il faut éviter trop d’alcool et de drogues qui empêchent de se contrôler et qui entraînent à contact le virus du VIH. Un appel à la circoncision est adressé aux adultes pour les pousser à la circoncision. Nous comptons encore beaucoup d’hommes et de jeunes incirconcis dans la communauté et qui sont conviés à se faire circonscrire », a dit la Vice-Maire Umutoni.

Des fois aussi des matchs de football sont organisés entre les secteurs de Rwamagana. « C’est une occasion de tenir une campagne pour sensibiliser à la circoncision. Des jeunes bénéficient sur place de ce service. Ils suivent divers conseils pour faire face au VIH/SIDAS. Point n’est besoin d’avoir honte et peur. Le VIH/SIDA est un danger. La prévention est la meilleure voie pour faire face au fléau », a-t-elle poursuivi.

« Un autre vœu à formuler envers RBC est de nous appuyer pour réinstaller des pancartes de publicité appelant les jeunes filles à dire non aux hommes qui leur font des avances pour leur offrir de l’argent et des téléphones destinés à les corrompre et leur donner le virus du VIH/SIDA. Ces pancartes sont utiles et entretiennent une conscience en alerte pour éviter le SIDA à chaque tournant de la route et de la vie. Les mêmes pancartes aident à éviter divers partenaires dans la lutte contre le VIH/SIDA afin de réduire les nouvelles infections », a dit la Vice-Maire des affaires sociales.

Notons que RBC a rencontré à Rwamagana plus de 400 élèves venus de cinq établissements secondaires : Groupe Scolaire Nyarusange, GS Luthérian, GS Rwamagana, GS Protestant, GS St Aloys.

Ces élèves jugent efficaces les messages de RBC et sa visite à Rwamagana. Jimmy Ntakirutimana, 16 ans, élève en 2ème secondaire a pu se faire tester rapidement et il a trouvé qu’il est négatif. Son ami aussi. Ils sont déterminés à toujours éviter le VIH/SIDAS et se consacrer leurs études qui le préparent à un bon futur.  Leurs connaissances sur la prévention contre le VIH/SIDA étaient générales et imprécises. La visite de RBC leur a permis d’être renforcés.

C‘est aussi le cas de la jeune Mariam, 20 ans, de l’Ecole Islamique. Pour elle, la visite de RBC lui a permis de mieux se protéger. Elle ne savait pas qu’en cas de viol ou de relations sexuelles non protégées faite accidentellement, elle doit aller au Centre de Santé dans un délai de 72 heures afin de recevoir un traitement approprié qui annule le VIH/SIDA, surtout quand elle était négative. (Fin)