Environ 40 % des victimes des viols sexuels ne recourent pas aux services de santé

« L’objectif de cette réunion est de développer des stratégies et des interventions pour que notre système de santé réponde à la prise en charge des personnes victimes des violences faites au genre », a dit Dr Claude Sekabagara, directeur de la Planification au Ministère rwandais de la santé.

Il a ajouté que la problématique des violences basées sur le genre est de deux ordres : D’abord les soins aux victimes. Et ensuite, la contribution du système de santé rwandais à montrer la vérité et la justice.

«Il y a des personnes qui ont peur et qui ne croient pas à notre système de santé, et partant, qui ne s’adressent pas à nous. Raison pour laquelle nous devons les approcher et améliorer la qualité des services que nous leur donnons», a ajouté Dr Sekabagara.

Le Directeur de la Planification a ajouté que le personnel de la santé doit éclairer le système judiciaire par des rapports clairs adressés à la police. Ceci aide à montrer la vérité afin que les victimes soient rétablies dans leurs droits

« 40 % des personnes sensées être victimes des violences basées sur le genre ne s’adressent pas au système de santé du pays. C’est un réel problème », a-t-il poursuivi.

Il y a insisté beaucoup qu’il faut mobiliser la communauté, les autorités à tous les niveaux et les professionnels de santé afin d’éradiquer le fléau de violence faite au genre. Il y a des barrières à briser pour que les victimes aillent bénéficier des soins et de leurs droits.

Dr Sekabagara a prôné pour la mise en place d’un comité de personnes chargé de faire face aux abus liés à la violence basée sur le genre au niveau du village (umudugudugu). C’est à ce prix que des services efficaces pourront être véritablement rendus.

« Les familles, les membres, les communautés et les victimes doivent être informées de la nécessité de recourir rapidement aux services de santé en 72 heures pour bénéficier des médicaments appropriés », a-t-il encore souligné.

De son côté, le vice-président de l’Association Rwandaise des Médecins, Dr Stephen Rulisa, a beaucoup insisté sur la mobilisation générale des Rwandais afin que la jeune fille ne soit plus victime des viols et des violences sexuelles.

A ce propos, le délégué de la Police Nationale, Morris Muligo, a relevé que 2051 cas de viols sexuels sur des enfants ont été enregistrés  en 2008. Ils étaient 2431 en 2007, et 2033 en 2006.

Les femmes adultes qui ont subi des viols sexuels en 2008 ont été chiffrées à 388. Alors qu’en 2007, elles se comptaient à 514, et à 403 en 2006.

Muligo a signalé que la Police Nationale a recensé 95 cas d’avortements en 2008. Ils étaient 106 en 2007, et 66 en 2006. Les femmes qui ont été tuées par leurs maris sont au nombre de 27 en 2008, 22 en 2007, et 35 en 2006.

Notons que cet atelier est organisé par l’Association Rwandaise des Médecins (ARM) avec l’appui de l’Association des Médecins des Etats-Unis d’Amérique pour les droits de l’homme ou Physicians for Human Rights. (Fin)