Formation sur le diabète des professionnels de santé de Rwamagana

des Diabétiques (ARD) a débuté en direction du personnel de santé du district de Rwamagana un atelier de quatre jour centré sur le diagnostic, le suivi et le traitement du diabète.

L’objectif visé est de recycler les médecins, les infirmiers et les patients sur les réponses que les professionnels de santé réservent aux patients atteints de diabète.

« Au total 30 professionnels de santé de l’hôpital et du district de Rwamagana seront formés », a indiqué François Gishoma, Président de l’ARD.

Il a informé que jusqu’aujourd’hui, huit districts du pays ont déjà bénéficié de tels séminaires destinés à faire face à l’augmentation  des cas de diabète dans la société rwandaise.

Le président de l’ARD a rappelé qu’en date du 18 courant, il s’est adressé à la Chambre des Députés durant quatre heures et demie. Il leur a parlé de la nécessité combien importante pour le pays de planifier à temps des activités pour faire face au fléau de diabète.

« Les députés ont compris les conséquences néfastes du diabète sur l’individu, la famille, la communauté et le pays. Ils n’en savaient rien auparavant. Ils ont accepté à l’avenir de nous appuyer et de voter un budget pour 2010 destiné à faire face au diabète », a-t-il répondu.

Pour le président de l’ARD, cette promesse constitue un grand pas fort réconfortant. Surtout quand on sait qu’aujourd’hui, les gens qui meurent de diabète dépassent en nombre ceux qui meurent du VIH/Sida et de la malaria réunis.

Les participants ont échangé sur le cas de diabète dans leurs services respectifs.

L’hôpital de Rwamagana connaît de nombreux cas de diabète surtout anciens. Le traitement reste ambulatoire. Mais la prise des médicaments par les patients se montre irrégulière.

Les plaies chroniques constatées sur les patients résultent du diabète. Les médecins et les malades ne le savent pas dans la plupart des cas. Il a été conseillé de procéder à une glycémie, faire des examens pour voir si le patient n’a pas le diabète. Cette maladie entraîne d’autres maladies comme la cardiopathie (complication cardiaque) ou la néphrite (complication rénale). Souvent des amputations de membres résultent aussi du diabète.

Dans la plupart des pays comme le Rwanda, la Grande Bretagne ou l’Allemagne, 90% de personnes de victimes du diabète meurent en ne sachant pas que qu’elles sont tuées par le diabète.

« Aujourd’hui 70% des amputations par le médecins sont occasionnées par le diabète. La glycémie devrait faire partie des examens de routine. Car, il y a des diabétiques qui s’ignorent », insiste Gishoma.

Dans les services de chirurgie, on soigne des plaies sans penser au diabète. Même ce qui s’appelle « ikimeme » en kinyarwanda peut être un symptôme du diabète. Les fréquentes infections uro-vaginales que l’on peut considérer à tort comme des trichomonas sont souvent des signes du diabètes.

Pour les diabètes de type 1 et 2, les professionnels de santé en formation ont demandé qu’au niveau national, il y ait des schémas et des protocoles standards convenus et qui seront divulgués partout.

Au Rwanda, un diabétique atteint de diabète consacre 39.000 Frw/mois aux soins, alors que le salaire minimum (smig) mis en place par le gouvernement est de 700 Frw. Et puis, il faut considérer les coûts liés à un régime alimentaire spécial.

Autant dire qu’un diabétique est un réel poids pour la famille. Difficile pour lui de survivre sans d’autres appuis. Il faut noter aussi que le diabète cause des problèmes psychologiques sur le patient. Surtout qu’il doit s’injecter chaque jour.

Le diabète abîme aussi la vue chez 60%. Aux Etats-Unis d’Amérique, un diabétique dépense  5000 dollars américains par an quand il n’y a pas de complications.

Au Rwanda, selon une étude estimative initiée par l’ARD, 6% de la population testée sont porteurs du diabète. Et pourtant, le gouvernement n’a prévu aucun budget pour cette catégorie de la population. Pendant qu’il planifie régulièrement pour les personnes atteintes du VIH/Sida.

L’Afrique n’a pas de statistiques sur le diabète. C’est dire que les pays devraient s’ouvrir davantage et connaître la réalité liée au diabète. Des sensibilisations de toutes les couches de la population sont plus que nécessaires.

Au niveau mondial, on recense 240 millions de personnes qui ont le diabète. 3,8 millions de décès par an sont dus à cette maladie. Tandis que 70 millions d’individus attrapent le diabète chaque année. En 2025, selon les estimations, le nombre de diabétiques dans le monde aura doublé.

Pour le Dr. Bonaventure Nzeyimana, directeur de l’hôpital de Rwamagana, la formation des professionnels de santé en ce qui touche au diabète aura un grand impact sur les soins et le suivi des malades atteints de diabète dans sa circonscription. Surtout que chaque jour, à Rwamagana, au moins 5 malades viennent renouveler leurs médicaments.

« L’agent formé devra informer ses collègues et les patients. Il faudra poser avec   conscience des gestes de la prise en charge du diabétique. Grâce à cette formation pratique, il y a espoir d’atteindre nos objectifs », s’est-il adressé aux participants à la réunion.

Le président de l’ARD, François Gishoma, a rappelé qu’au Rwanda 70 docteurs et une centaine d’infirmiers ont été déjà formé à propos du diabète. « Cette formation continuera à s’étendre aux hôpitaux des autres districts du pays », a-t-il indiqué.

Ces formations sont financées par l’Association Mondiale du Diabète en partenariat avec l’ARD. (Fin)