«L’Afrique doit combattre les idéologies de haine responsables des crimes de masse» -Moussa Faki Mahamat

Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’UA

Par André Gakwaya;

Kigali: «L’Afrique doit combattre les idéologies de haine responsables des crimes de masse, et des Génocides, qui sapent les efforts de la reconstruction du continent, selon le Président de la Commission de l’Union Africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, venu s’associer aux Rwandais à Kigali pour la 25ème Commémoration du Génocide des Tutsi du Rwanda.

«Les idéologies négationnistes abjectes sont un grand déni de la réalité et sapent nos efforts de reconstruction des pays. C’est pour contrer ce mal et renouveler sa solidarité avec le Rwanda que l’UA est présente à cette 25ème Commémoration. Nous félicitons le Rwanda pour le chemin franchi dans sa reconstruction. Ce pays a jeté les bases de sa réconciliation avec lui-même et a été capable de promouvoir son développement. Ceci s’est fait grâce à la résilience du Peuple rwandais et de la Femme rwandaise qui ont montré ce dont ils sont capables. Avec patience, exigence, humilité et modestie remarquables, ils ont su privilégier le futur et s’adapter aux réalités », a indiqué le Président de l’UA.

Il a ajouté que l’Afrique trace ainsi son sillon et avance sur la voie de sa Renaissance. Mahamat a déploré la tragédie et la cruauté d’un Génocide des Tutsi savamment planifié et exécuté. Il s’est senti sensible à l’horreur endurée par les victimes et la souffrance des survivants.

« L’UA a assumé sa part de responsabilité dans le Génocide des Tutsi du Rwanda. Elle adopté une décision contre l’idéologie négationniste. Elle a créé une plateforme des CER (Communautés Economiques Régionales) en élaborant une stratégie continentale pour combattre les Génocides. L’on devra ainsi comprendre en profondeur les Génocides et les moyens de lutte. Pour cela l’on favorisera une mobilisation plus forte des ressources », a-t-il souligné.

Le Président de l’UE, Jean-Claude Juncker

Pour le Président de l’Union Européenne (UE), Jean-Claude Juncker, le Rwanda a su reconstruire des vies et privilégier le futur.

« Et c’est cela le devoir de chacun. Pour le reste aucune parole ne peut fermer les blessures du passé et soulager la douleur. L’essentiel est que le Rwanda est tourné vers l’avenir sans oublier son passé. Le Rwanda se relève grâce à une foi en l’humanité. Sa capacité de renaissance me touche. L’on gardera à l’esprit que notre force réside dans le rassemblement pour défendre la paix et la sécurité, repousser la haine et la violence. C’est dans ce cadre que l’UE travaille avec le Rwanda et le monde pour construire un ordre mondial stable», a relevé Juncker.

Le Premier Ministre belge, Charles Michel.

Pour le Premier Ministre belge, Charles Michel, il y a 25 ans que le crime abject de Génocide a brisé plus d’un million de destins et de rêves.

« Je représente la Belgique dont l’histoire est liée intimement à celle du Rwanda. Je suis venu avec des familles belges qui ont été touchées par ce Génocide. J’apprécie la force inaltérable que les Rwandais ont montrée au cours des 25 ans pour se relever. Je m’incline devant les familles des victimes, en guise de devoir de mémoire qui s’avère une exigence sacrée, une ambition des femmes et des hommes de bonne volonté », a-t-il confié.

Il a reconnu que le Génocide des Tutsi du Rwanda a été l’échec de la Communauté Internationale qui n’a pas empêché la tragédie. Il a rappelé son prédécesseur Philippe Reischdt alors que celui-ci voulait assumer la responsabilité de son pays face au Génocide des Tutsi du Rwanda. « Le Génocide est arrivé suite à un cortège de négligences, d’incompétences, d’erreurs, et de fautes qui ont rendu cette tragédie possible », dit-il.

Le Premier Ministre Charles Michel ajoute : « Je souhaite que ce moment soit un moment tourné vers l’avenir afin de construire un monde plus robuste. Le geste d’allumer la Flamme de l’Espoir au site mémorial a été une occasion d’éclairer le chemin pour écarter les divisions et la haine, refuser des replis et des stigmatisations dans le monde. C’est faire preuve de courage pour exprimer sa volonté de bâtir un avenir humain commun».

Le Président Kagame salue les Invités au site mémorial de Gisozi/Kigali